PARIS
il y a quelques millions d'années...
GEOLOGIE
FORMATION du SOUS-SOL de PARIS
Nouvelle édition
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gaïa
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:: Dossier Géopedia :: Encyclopédie de la Terre et du Monde Souterrain Accessible à tous publics. |
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Il était une fois...
" la formation géologique du sous-sol Parisien "
ou, plus simplement : voici l'histoire du Paris d'il y a très, très, très longtemps...
accompagné d'une petite initiation à la géologie et de plein d'images en couleur.
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introduction |
C'est l'histoire passionnante de notre Terre. Alors on appelle ça : "les sciences de la Terre".
On verra donc tout ça en détail, avec de belles images en couleur, des croquis et de super explications. Le plus beau c'est que ça restera quand même de la Géologie... un peu simplifiée, et encore... à peine.
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mode d'emploi |
de la France à travers le temps.
Illustration : étude anatomique des espèces par Georges Cuvier, fondateur de la paléontologie (1769-1832) |
L'histoire de notre planète |
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Comprendre les mots savants |
Avant tout, il faut signaler un petit détail qui a toute son importance : les scientifiques aiment bien les mots compliqués.
Quant aux termes "barbares", ils seront
accompagnés d'un petit dessin comme ça
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expérience |
Après ces quelques mots d'introduction, parlons un peu de géologie... ah ben oui, quand même. Pour commencer, on va essayer de tout comprendre... d'un seul coup. :-) Comme ça, ce sera fait.
Voilà donc (accrochez vous bien) : Le fonctionnement des structures de la Terre, les bases lithologiques des formations sédimentaires, les règles de stratigraphie et même quelques rudiments de paléontologie. On ne parlera qu'un peu plus tard des phénomènes chimiques et des principaux éléments de phylogénie que chacun connaît mais qu'on rappellera quand même.
Cette expérience scientifique s'appelle: "tempête dans un verre d'eau", tout simplement parce qu'on va recréer artificiellement tous ces phénomènes... heu... dans un verre d'eau. |
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1 - On va remplir un verre avec de la vase, de la gadoue avec tout ce que ça contient de vivant, de mort, de végétal, d'animal ou de boueux. Ce qu'il y a dedans n'a d'ailleurs aucune importance, on veut même pas savoir du moment que c'est liquide et visqueux. Après, on attend. |
2 - Un jour plus tard. L'eau sale : elle est "presque" propre ! Normal, tout ce qui est lourd s'est déposé de son propre poids au fond, à part quelques particules qui restent en suspension. Et ça forme une couche. Même dans l'eau, la couche se durcit, l'eau appuie dessus :la couche se tasse. |
3 - Maintenant on va verser là-dedans une autre vase, Cette fois on ajoute même un bigorneau (ou n'importe quoi avec une coquille ). La coquille tombe direct au fond, c'est ce qu'il y a de plus lourd. Le reste va se déposer ensuite... alors on attend. (c'est une expérience où on attend beaucoup) |
4 - Un mois plus tard . Là, ô miracle on a 2 couches dans le fond. La première qui est devenue encore plus dure avec le temps, et le poids de l'autre couche. On peut même voir que ce qu'elle contient commence à se souder, comme un ciment. Bon ben, on attend. |
5 - 100.000 plus tard (faut être patient quand même), on revient. Et là, ô surprise, dedans y'a 2 couches solides. Et même un moulage ; celui de notre coquille qui a laissé son empreinte : c'est un fossile. Conclusion : on vient d'observer la formation de couches sédimentaires : c'est la base de la géologie. La fossilisation d'une coquille : base de la Paléontologie. Pas mal, pour un début. |
Ben voilà c'était pas compliqué et pourtant c'est ainsi que s'est formée notre planète, les minéraux et même les fossiles.
Maintenant on va voir comment ça marche... en vrai.
Voici donc... la grande aventure de la Terre.
Les Formations Sédimentaires |
Comment
ça marche : les
sédiments qu'on pourrait décrire comme "des poussières" se déposent. Avec le
temps ces dépôts
forment des couches.
Ces sédiments vont être à leur tour recouverts par d'autres couches, formées par d'autres sédiments.
Ces empilements de couches forment une sorte de mille feuille : c'est ce qu'on appelle les formations sédimentaires.
Composants des Roches Sédimentaires |
Pour se former, ces couches sédimentaires ont besoin d'ingrédients. Dans notre expérience, c'était de la boue... "sans nom".
Les ingrédients, c'est pour la cuisine, en géologie, on va les appeler ça : des roches, des dépôts, ou des minéraux.
La plupart des recettes sédimentaires sont simples, il suffit simplement de savoir compter jusqu'à 3.
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Les Dépôts existent donc sous trois formes : Les dépôts organiques (d’origine vivantes : animales ou végétales), les dépôts chimiques (où la nature se fait sa cuisine elle-même en mélangeant des éléments chimiques) et les dépôts détritiques (en somme, des « détritus », des déchets minéraux ayant déjà eu une existence, mais qui se sont morcelés ou érodés et vont de nouveau se retrouver sous une autre forme). Ces formations sédimentaires sont principalement formées par trois principaux éléments : La silice, le calcaire et l’argile qui ont un point commun : leur composition chimique leur permet de se "cimenter" ou de se mélanger facilement entre eux. |
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Les strates du bassin parisien |
Quand tous ces ingrédients... heu , non pardon, "ces roches" s'agglomèrent, elles forment les couches du sol. Une sorte de parquet Stratifié, composé de strates collées les unes sur les autres. On va donc s'intéresser à ce parquet sur lequel on marche. Ce chapitre s'appelle donc logiquement la strati-graphie qui consiste à représenter ces strates (-strati) sur des dessins (-graphie). Autrement dit : à faire des cartes. La question c'est : comment réaliser les cartes des roches ? Voyons un peu comment se présente l'étude stratigraphique du sous-sol de Paris. |
Quelques bases de Stratigraphie |
La stratigraphie, c'est
quoi ? > - L'étude et la représentation de l'empilement des différentes couches qui forment le sol
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Il existe pour cela deux méthodes : la plus simple : l’observation sur le terrain du faciès* (qu’on pourrait aussi appeler l’apparence visuelle) des différents étages géologiques. (Exemple : Un géologue ne dit pas "oh, la belle falaise de craie que voilà !" mais.... : "Le faciès de cette roche est caractéristique du Crétacé"). C'est donc ce qu'on peut voir devant une falaise, dans une cavité souterraine, ou face à un terrain présentant une rupture visible… Cette observation se limite malheureusement à ce que la nature nous nous impose, puisqu’on ne connaîtra que l’état des couches stratigraphiques de cet endroit. La plupart du temps les roches sont cachées, enfouies, bref... pas très faciles à observer. |
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Les puits forés - Pour obtenir la coupe des différentes roches qui composent le sol à un endroit qu'on ne peut pas voir, il est donc généralement nécessaire d'effectuer un forage ou de creuser un puits vertical. On peut signaler au passage que M. Héricart de Thury, éminent inspecteur des carrières de Paris du 19e siècle fut également l’auteur d’un ouvrage consacré aux puits forés qui fit longtemps référence. Ceci explique la pertinence des travaux sur la géologie du Bassin Parisien qu’il réalisa par la suite, et les très nombreuses coupes stratigraphiques qu’il dressa avec une extrême précision. En creusant des puits ou en réalisant un sondage( une "carotte" géologique), on peut voir de quoi le sol est fait, c'est tout simple. Il suffit ensuite d'identifier chaque roche et de mesurer la hauteur de leurs couches. Illustration : Coffrage d'un puits IGC pendant l'installation. |
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Les cartes géologiques de l’inspection des carrières - Toutes ces mesures vont permettre de situer les dépôts qui constituent le sous-sol. Ils sont représentés avec des couleurs différentes puis dessinés en les superposant avec les plans de surface. Ces travaux de l’inspection des carrières vont permettre de dresser une cartographie complète et particulièrement précise des sous sols de la région. Ces planches IGC (Inspection Générale des Carrières), servent encore aujourd’hui aux bureaux d’études, aux entrepreneurs et aux administrations pour la construction, pour l’établissement de Plans d’Occupation des Sols ou de Prévention de Risques Naturels (liés au sous sol). Le très grand nombre de puits forés réalisés depuis le 19ème siècle. jusqu’à nos jours et les coupes qui ont pu en résulter sont une base précieuse d’information sur la stratification de la région. Ces études sont également complétées par celles du BRGM (Bureau de recherche Géologique et Minière). Illustration : Planches de l'inspection des carrières. Future édition en Projet ( projection Autocad - source : IGC 2009) |
Les cartes du sous-sol de Paris |
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Et c’est là qu’on se dit que c’est quand même simple, la stratigraphie.
Oui, mais. Justement des mouvements d’écorces terrestre, à cette époque, y’en a !
Les plissements du sol |
On va donc revenir au sol qui nous sert d'exemple et qui s'est accumulé sous l'océan.
Pour le moment... il est parfaitement horizontal. (ça va pas durer)
Un petit « mouvement de l’écorce terrestre va se produire »… la formation d’une modeste chaîne de montagne de quelques centaines de kilomètres. Ce mouvement phénoménal va faire émerger une partie de ces belles couches : on va donc obtenir des formations différentes, là où la terre se trouve au dessus de l'eau, et là où elle est immergée. Le géologue d’aujourd’hui, même très âgé, n’étant pas là au moment de cette formation, va devoir reconstituer cet épisode stratigraphique : rechercher les contours des anciens rivages à partir des étages de roches qui vont se présenter à lui. En cherchant la continuité de ces assises, il pourra constater que ces couches ont une histoire : le résultat de sédimentations différentes; étudier les dépôts qui se sont accumulés dans l’eau de ceux qui ont été hors de l'eau, les couches plus minces des plus épaisses, celles qui contiennent certaines roches ou certains fossiles... etc. Mais pour reconstituer cette histoire, il faudra d'abord comprendre les mouvements de la Terre qui vont donner à chacune de ces couches des formes différentes. C'est pas évident... alors on va voir ça plus doucement. |
Alors voilà ce que ça donne en images :
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C'est ainsi que les sols vont peu à peu se modifier. Selon les endroits leur forme sera différente. Bien longtemps après, tous ces changements vont raconter une histoire. Pour la comprendre, il faudra d'abord lire cette carte du sol puis l'interpréter en remontant le temps pour retrouver l'ordre de ces événements. |
On obtiendra à peu près ceci : une coupe géologique, la carte du sous-sol.
Sur cet exemple de (vraie) coupe géologique on peut voir ce que ça donne. (C'est joli n'est-ce pas ? ) Avec un peu d'imagination, il suffit de suivre ces couches et de penser qu'elles ont été horizontales... à un certain moment. On devine les plissements qui leur ont donné cette forme ou l'érosion qui a complètement aplani les reliefs se trouvant en dehors d'un océan aujourd'hui disparu. On a donc obtenu toute une variété de couches continues, ou discontinues (là où il y a des coupures). Si vous avez l'oeil vous voyez qu'à certains endroits elles sont même "cassées". Ce déplacement de toute la tranche du sol : c'est une faille.
Ces failles peuvent se produire lors de phénomènes sismiques (tremblements de Terre) ou tectoniques (déplacement des plaques terrestres) et provoquer un déplacement vertical des couches : une fracture naturelle. Les strates vont être sectionnées et se retrouver à des niveaux différents de chaque coté de la ligne de rupture. La faille va compliquer considérablement la lecture de nos jolies couches, désormais bien bouleversées par tous ces puissants phénomènes géologiques. On va recourir dans ce cas, à un procédé complémentaire pour reconstituer, l’ordre, l’âge et la constitution du sol. Autrement dit va falloir voir de quoi sont faites ces fameuses couches. On respire bien... allez c'est parti, on va faire un petit tour dans le monde de la [lithologie]. |
Les dépôts et les sédiments |
La Lithologie c'est
quoi > - Les couches et les dépôts de sédiments qui forment le sous-sol -
Un géologue c'est quelqu'un qui voit un gros gâteau et qui doit deviner comment il est fait. Jusqu'à présent on a découpé une belle tranche pour se donner une première idée. A présent on va essayer de voir comment c'est fait à l'intérieur : chocolat, mousse, chocolat, crème...... miam miam. Et ben la lithologie c'est ça. Nous, on connaît déjà les ingrédients : les dépôts organiques, chimiques ou détritiques (= formées de détritus naturels). Si vous êtes complètement largués, c'est que vous avez sauté le chapitre précédent. Bien fait. Reculez de deux cases, ou alors tentez votre chance... > [chapitre précédent] |
Les dépôts détritiques (aussi appelés clastiques ou fragmentaires) |
Les dépôts, les dépôts.... on arrête pas d'en parler. Mais "d'où qu'y
viennent" tous ces dépôts ? Pas une petite idée, non ? Jamais vu une
poussière ou un grain de sable ? Ben voilà..
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Illustrations : de gauche à droite : grès ferrugineux (rouge) grès vert, grès calcaire, grès quartzeux |
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Illustration : argile naturel |
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Illustrations : tuiles (réfractaires), savons (smectiques), ocres (ferrugineux), ardoises (schisteuses) |
Dépôts chimiques et organiques |
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Il s'agit de formations sédimentaires très connues: les calcaires et les combustibles solides (charbon, houille, lignite). Dans la nature, les dépôts purement chimiques sont assez rares et sont généralement des dépôts plus chimiques ("concrétionnés") qu’organiques ("sédimentaires"), résultant principalement d’une modification de leur composition mais incluant accessoirement des éléments végétaux ou animaux. On citera dans cette catégorie "purement" chimique : les silex, le sel, la meulière et les tufs. Le Gypse, dont on reparlera plus tard est la composante de deux modifications successives (organique puis chimique), mais entre également dans cette catégorie. Illustration : pierre meulière - formation chimique dite "pure" |
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Un dernier élément de ces formations dites « chimiques » se retrouve assez souvent dans les stratifications du sous sol francilien : les ménilites. Ces « nodules » très compacts semblent n’avoir rien à voir avec les étages dans lesquels ils se trouvent. Ils proviennent en fait d'une modification chimique complexe qui intervient dans la pâte hétérogène encore molle des dépôts de craie ou de calcaire. Elle se réalise au même moment que la formation de la roche elle-même. Dans cet amas plus ou moins hermétique, il semblerait que la décomposition des matières organiques favorise la concentration chimique d’éléments de même nature. Des molécules vont s’assembler et former des éléments isolés : dans la craie, sous forme de silex, et dans l’argilo-calcaire, des rognons de silice hydratés, également appelés ménilites. Pour l'anecdote, ces ménilites tiennent leur nom de l’endroit où on les a découvert en grand nombre : dans le quartier de Ménilmontant à Paris. Illustration : Ménilites |
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...ça, c'est la version courte. On va bien entendu observer toutes ces bestioles et ces roches "à la loupe" pour comprendre comment un organisme vivant, devient un "minéral" ou même un fossile. |
La formation du calcaire |
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illustration : coccolithes formant la structure du calcaire (imagerie scientifique) |
Les combinaisons de roches |
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Deux petits derniers ingrédients :
Illustrations : Haut : Glauconie, Bas :Poudingue |
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Quelques mots sur le charbon et ses dérivés... |
Et bien voilà : si vous avez tout lu, vous commencez à être vraiment incollables sur les roches...
Pour conclure, voyons donc... où on classe le charbon ? :-)
Question pas si simple... puisque c'est en même temps une transformation chimique et une accumulation de détritus de végétaux.
A ce titre on le retrouve donc dans les roches fossiles, sédimentaires, organiques et combustibles dont l'élément essentiel sera le carbone.
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Petite conclusion à vos tourments |
En conclusion : Effectivement, c'est pas le chapitre le plus simple :-) Ca permet quand même de distinguer avec un minimum de "mots savants" : les graviers, le sable, l'argile, le savon, les tuiles ou la porcelaine qui sont ,en fait, tous de la même famille de roches, et qu'on utilise tous les jours. C'est quand même plus classe que de parler de "caillou blanc", de "caillou noir", de "boue" ou de "poussière"...
Avec ce petit vocabulaire de base, on peut parler de roche schisteuse, crayeuse, ou argileuse et surtout du premier coup d'oeil identifier une roche sédimentaire, comment elle s'est formée, et de quoi elle se compose. Pas mal pour un début. ;-) Mais c'est pas fini...
Grâce à ça, on va pouvoir s'attaquer à l'histoire que racontent ces cailloux et en particulier aux indices qu'ils contiennent : Et ça s'appelle : les fossiles. |
Les fossiles et à quoi ils servent... |
La science qui étudie ces fossiles (et plus globalement "les espèces disparues") est la paléontologie. On va juste se contenter d’en effleurer les contours : c'est un domaine très vaste mais surtout très complexe. L’intérêt que présentent ces fossiles pour comprendre la formation du sous sol est multiple. Comme on l'a vu un peu plus haut en stratigraphie, des bouleversements importants peuvent survenir dans les couches sédimentaires, notamment suite à des plissements, des failles ou des mouvements tectoniques (déplacement des continents). Quand tout est mélangé, ça peut devenir très compliqué de différencier des couches géologiques. On va donc chercher des indices pour nous aider un peu : les fossiles. Ces empreintes permettent de connaître quelles espèces significatives se sont figées dans une roche, et par conséquent de dater la couche. Grâce à ça, on pourra même déduire la présence des formes de vies contemporaines à ces fossiles. Celles qui vivaient juste à coté dans un environnement immédiat. Autrement dit : si on arrive à identifier un fossile, on connaît l'âge de l'endroit, et toute la vie qui pouvait l'entourer. Une bonne affaire, mais c'est pas tout...
Illustration : crâne "d'ursus spelpeus" du pliocène, un ours du début de l'ère tertiaire. |
C’est ainsi qu’en géologie, on parle de couches fossilifères (une couche qui contient des fossiles) pour désigner les couches sédimentaires.
De la même manière... en Paléontologie, on parlera de fossile stratigraphique pour désigner un fossile représentatif de son époque.
Ca parait simple... voilà un petit dessin quand même :
Pour être "stratigraphique", notre fossile doit donc réunir deux conditions : avoir vécu pendant une période relativement brève pour servir de marqueur biologique, et s’être développé en grand nombre, pour permettre d’en retrouver des traces représentatives et abondantes. Du coup, on pourra désigner une couche sédimentaire par le nom des espèces de fossiles les plus caractéristiques qu’elle contiendra. Un fossile va donc être très pratique : on pourra dire que cette couche a "tel" âge parce que le fossile qu'il contient date de "telle" époque. Inversement, un fossile trouvé dans une couche géologique dont connaît l'âge exact pourra être daté. Géologie et paléontologie vont donc devenir complémentaires. Finalement le dessin, c'était une bonne idée :-)
Pour simplifier, on ne va retenir ici que quelques unes des espèces les plus représentatives, en n’utilisant si possible que leur nom « générique » (si y'en a un). Bien entendu, toutes ces espèces et sous espèces de fossiles ont un nom scientifique composé du groupe auquel il appartient, et de sa désignation, description ou forme, généralement exprimé en Latin. |
Comment se forment les fossiles |
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Les conditions de fossilisation. |
La vraie question, c'est plutôt comment se forment les fossiles... On va voir ça tout de suite.
à proximité immédiate d’une couche sédimentaire en formation pour qu’ils soient fossilisés par la suite. |
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Exemples de fossiles dans la roche dure, certaines matières bitumineuses ou l'ambre - illustrations nexus © explographies.com -
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Les fossiles des animaux terrestres |
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Son corps pourra ainsi se décomposer à l'abri de l'air. Tandis que toutes les parties "molles" de son cadavre vont disparaître, les boues (ou les sédiments) vont le recouvrir et former autour de lui un moule. Dans le sol, il ne reste alors plus que les parties les plus solides : ses os. C'est à partir de là que le fossile va pouvoir se former....
Dans d'autres circonstances, ces os peuvent aussi complètement se décomposer et disparaître. Du coup il n'y a plus de squelette... mais tout autour il reste un joli moulage de l'extérieur des os. Ce vide pourra se remplir avec d'autres sédiments, d'autres boues qui vont à leur tour se durcir. On obtient alors un moule "interne" recouvert par un autre moule "externe".
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La fossilisation des espèces marines |
Comme l'eau est l'élément principal de ces fossilisations, c'est évidemment les espèces vivant dans le milieux marin qui seront conservées en plus grand nombre, aussi bien de variétés que d'individus. Certains sont même si nombreux qu'on passe à coté tous les jours sans même les remarquer. Ces Microfossiles sont présents dans toutes les pierres des monuments et des maisons. Chaque bloc de calcaire ou de craie en contient des milliards de spécimens, microscopiques. Ce sont donc de loin les plus nombreux.
Les fossiles d'espèces marines, et en particulier des "coquillages" sont celles qu'on va rencontrer le plus souvent dans les couches sédimentaires. On parlera alors de fossile pélagiques (de Pelagus : haute mer). Il existe bien entendu des fossiles d’origine lacustres (formés dans des lacs) ou fluviatiles (formés dans des fleuves). Ces formations en eau douce sont caractéristiques par l’absence d’espèces typiquement marines (coraux, oursins, espèces aux coquilles cloisonnées, foraminifères…) et le peu de variétés de mollusques qu’on peut y rencontrer. |
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La formation de ces espèces marines est exactement la même que celle des animaux terrestres . Sauf que ce sont des animaux qui vivent ... heu, dans l'eau. On va donc revoir le même processus mais cette fois de manière plus détaillée. Ce "moulage fossile", se fera donc facilement à l’abri de l’air, agissant de façon destructrice, aussi bien en décomposant les matières organiques que le moule lui-même, s’il est exposé à l'érosion. Cet élément aquatique est donc idéal puisqu'il constitue l'assise des futures couches sédimentaires en formation et qu'il recueille sur ses fonds les restes de tous les organismes qui y ont vécu.
Les espèces vivant dans l'eau, aussi bien animales que végétales, n'ont pas pour autant l'assurance de passer à la postérité en finissant en fossiles. Les algues et les planctons sont une source de nourriture importante. Quant aux représentants de la faune aquatique, s'ils ne finissent pas dévorés par un prédateur vorace de leur vivant, ils sont encore comestibles pour les nécrophages qui nettoient les fonds océaniques des carcasses. Les bactéries, vers marins, planctons et petits crustacés, traquent tous ces proies en décomposition et ne laissent rien après leur passage.
La composition chimique des coquilles, des arrêtes, la composition des dents et des ossatures tient aussi un rôle majeur dans la fossilisation. La cimentation qui va s’opérer entre ces résidus organiques et les sédiments sera d’autant plus facilitée qu'ils ont des éléments chimiques proches ou compatibles dans ce processus de fossilisation et de durcissement. (Le Calcaire : carbonate de calcium <-> ossements : phosphate de calcium) Tout ce qui vit dans l'eau n'est pas non plus forcément un coquillage ou un poisson laissant une carapace ou un squelette solide. Certaines espèces totalement invertébrées et sans aucune partie solide seront extrêmement rares à l'état fossile. Rares, mais possibles...
Ces combinaisons à base de calcaire ou de silice ne sont donc pas indispensables. N’importe quelle trace est susceptible de devenir « fossile », on a ainsi retrouvé des traces de gouttes de pluies, de vagues, de plumes. Ces corps mous appartenant à des animaux marins proches des pieuvres ou des méduses peuvent donc être fossilisées. Ceci relève cependant de circonstances rarissimes : l’empreinte laissée a cet endroit dans une vase molle va se durcir et se solidifier. Pour ne pas subir les effets de l’érosion elle devra nécessairement être recouverte d’une autre couche qui va combler immédiatement l’empreinte et se durcir (par exemple recouverte de sable qui s’agglomérera aussitôt en grès). Dans ces circonstances il arrive assez souvent que des infiltrations ferrugineuses se produisent et laissent des traces rouges ou jaunes à la surface du moule, dues à la précipitation rapide de ces oxydes de fer présents dans l'eau.
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Les couches fossilifères |
C'est quoi > - Les couches du sol dans lesquelles on peut trouver des fossiles.
Ces modalités de fossilisation sont donc variées. On a vu également qu'on peut obtenir des résultats différents, une conservation ou non du sujet d'origine, ainsi que des moules internes et/ou externes. Ceci dépend de la composition chimique du sujet, de ce qui l'entoure et des conditions de fossilisation. Vous vous souvenez du petit dessin sur les couches fossilifères ? Ca avait l'air simple... Pour finir on va voir un dernier truc : comment ces couches sédimentaires en formation influent sur la fossilisation elle-même. Autrement dit, on va terminer sur une petite note de géologie. |
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Et bien voilà, c'était pas si compliqué ce petit chapitre d'initiation à la paléontologie. Evidemment on a pas tout vu, puisqu'on découvre chaque jour de nouvelles variétés qui complètent notre connaissance sur l'évolution de la vie. Du même coup de nombreux domaines scientifiques en profitent, à commencer par la géologie. Pour les étudier, il a donc bien fallu organiser toutes ces variétés d'espèces réparties à travers des centaines de millions d'années. On a donc dressé une sorte d'inventaire -une liste - qu'on a tout simplement appelé : la classification du monde animal. |
Les espèces vivantes de la Terre |
Dans les épisodes précédents, nous avons observé la manière dont les couches de sédiments se sont formées > La Stratigraphie, et de quoi elles se composent > La Lithologie. On a pu constater à quel point ces domaines sont liés, la stratigraphie ne pouvant toujours être utilisée seule pour dater et connaître la nature des différentes couches, sans l’étude des organismes fossiles qui s’y trouvent emprisonnés ou qui y ont lassé leurs marques. > La paléontologie
Seulement voilà. Il ne suffit pas de savoir que les roches sédimentaires peuvent contenir des espèces disparues encore faut-il pouvoir les identifier, ou, tout du moins comprendre un peu comment tous ces organismes vivants se répartissent et ont évolué. On va donc faire une petit rafraîchissement de mémoire. |
Le règne animal |
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Classification de De Bainville |
Depuis très longtemps (et même encore aujourd'hui) on divise le règne animal en 2 groupes : les vertébrés et les invertébrés.
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Alors c'est quoi, les invertébrés... ? |
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1- Les arthropodes ou articulés (arthron : articulation – Podos : pied).C’est une classe qui regroupe les animaux n’ayant pas de squelette mais un corps articulé. Elle regroupe les Insectes, Myriapodes (Mille pattes), arachnides (araignées) et crustacés. On y trouvera notamment les variétés des Trilobites qui seront étudiées par la suite. |
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2- Les vers forment un groupe d'invertébrés, cylindriques à corps mous, parmi lesquels on trouve les annélides qui peuvent occasionnellement donner des fossiles. On notera l'existence de vers lithophages (mangeurs de pierre) dont on peut trouver des traces dans les roches qu'ils ont creusé. |
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3- Les protozoaires sont des invertébrés le plus souvent microscopiques dont l'organisme réduit à sa plus simple expression possède généralement une ossature interne à test calcaire ou siliceux. Ils sont notamment représentés par les foraminifères et les infusoires, et se rapprochent beaucoup des phytoplanctons (organismes végétaux unicellulaires). Le mot "test" est expliqué en dessous. |
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4- les échinodermes, dont l'origine étymologique (echino : épine - derme : peau) révèle qu'ils ont des épines sur la peau. Ils sont représentés par un très grand nombre d'oursins, mais aussi par les étoiles de mer. A leur mort, les oursins perdent leurs épines, leurs fossiles, assez faciles à reconnaître, en sont donc dépourvus. |
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5- Les zoophytes parmi lesquels on compte les polypes, sont des invertébrés souvent translucides vivant généralement en colonie. Ils se présentent sous forme de "tubes" verticaux en suspension dans l'eau constituant leur appareil digestif et possèdent des tentacules. On compte aussi parmi eux des variétés de méduses. On en parle peu dans l'étude des roches sédimentaires car leurs fossiles sont rares. |
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6- Les spongiaires représentent des invertébrés sans coquille ni tentacules. Ce sont les éponges dont les cellules sont liées entre elles par des filaments siliceux ou calcaires. Une fois morts, les restes de ces organismes s'apparentent à des structures de roches présentant de nombreuses cavités. |
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7- les mollusques sont des invertébrés à corps mou protégés par une coquille à test calcaire : les céphalopodes (apparentés aux seiches, ammonites ou nautiles) possèdent des tentacules, les céphalidiens sont essentiellement représentés par les gastéropodes dont la tête est séparée du pied sur lequel ils rampent (comme les escargots), Les lamellibranches (proches des huîtres, moules ou coques) protégés par une coquille bivalve en 2 parties et dont le corps est dissymétrique et les brachiopodes, ressemblant parfois aux lamellibranches, mais possédant une parfaite symétrie médiane de leur coquille. |
C'est quoi un Test ? |
illustration : radiolaire
Source : Muséum histoire naturelle de Paris
Pour finir on va voir un mot un peu
curieux souvent
utilisé en géologie : le
test.
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Phylogénie moderne par l'adn |
Pour ceux qui souhaitent approfondir le sujet ou faire des recherches plus poussées, il faudra recourir à la Phylogénie moderne, qui elle, est parfaitement juste. Mais pas évidente... Cette classification génétique ordonne les espèces de la manière suivante :
Les vertébrés, et... les autres (qui ne s’appellent plus les invertébrés).
Dans cette classe (des "pas vertébrés") on va trouver :
Les Parazoiaires qui contient l’ordre des Porifères (anciennement les Spongiaires, les éponges) Les Eumetazoaires dits Radiaires (anciennement zoophytes : méduses, coraux, anémones) Les Bilatéraux Protostomiens, - classe des Lophotrochozoaires (remplaçant les vers, mollusques gastéropodes, céphalopodes, et bivalves) - Classe des Ecdysozoaires contenant les Arthropodes (anciennement : Les Arthropodes) Les Bilatéraux Deutérostomiens contenant les Echinodermes (anciennement les Echinodermes)
En ce qui nous concerne, on va surtout s'intéresser à l'essentiel : comprendre comment se sont formées les roches. Si vous voulez y revenir par la suite, voici quand même un lien (Wikipédia) : [Phylogénie moderne]
Illustrations : Limules (Le Limule illustré ici s'appelle en fait Xiphosura polyphemus, on se contentera donc de ..."Limule" ), arthropodes apparus au début de l'ère primaire il y a 500 MA |
Compositions des roches (résumé) |
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L'EVOLUTION - 4.5 MA à - 1.8 Ma
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Sur votre calendrier sont indiquées les années et c'est comme ça qu'on mesure son age. Notre histoire, elle, se compte en siècles, et si on remonte très loin dans le temps : en millénaires. Quel est votre plus lointain repère temporel ? Le début de l'ère Chrétienne? Les Egyptiens ? Les peintures de Lascaux ?... Tous ces âges sont à l'échelle humaine pour compter des événements de notre histoire. Pour mesurer les périodes mesurant l'histoire de notre planète, la formation des roches ou de l'évolution de la vie, on change complètement d'échelle : on va compter en millions, en milliards... en âges géologiques. |
Les âges de la Terre |
Prenez deux secondes pour mesurer ce que représente un million d'années. Un milliard d'années... Pas facile...
Quelques repères temporels |
On va donc essayer de retracer brièvement l’histoire des 4.5 milliards d’années qui nous précèdent (on va y arriver, je vous rassure :). La science l'a divisée en quatre ères. Pour prendre la mesure de l’incroyable durée de ces âges, on va fixer quelques repères. Cette période représente à elle seule une durée environ cent mille fois plus longue que toute l’évolution moderne de l’homme, 2500 fois plus longue que toute l’histoire de l’homme depuis son apparition sous la forme la plus primitive (l’australopithèque). La seule ère primaire s’étale sur 300 millions d’années, l’ère secondaire sur 230 millions d’années, l’ère tertiaire sur 64 millions d’années, l’ère moderne, la notre, compte à peine 2 millions d’années. L’homo sapiens, 120 000 ans. Les premiers "Parisiens" (Les Parisis) commenceront à s’installer à l'endroit qui deviendra plus tard Paris, il y a seulement 4000 ans.
Les trois premiers âges, ou ères, correspondent à trois périodes bien définies dans l’évolution de la vie : l’ère primaire, ou paléozoïque, voit se développer les formes de vies les plus primitives, des organismes microscopiques, qui cohabiteront avec des mollusques. Elles vont évoluer vers des vertébrés vivant dans l'océan représentés par de lointains ancêtres des poissons. Pendant l’ère secondaire, ou mésozoïque, les espèces terrestres dominantes seront les grand reptiles aujourd'hui disparus : les dinosaures. L’ère tertiaire, ou néozoïque sera marquée par le développement des mammifères, qui aboutira à l’ère moderne (quaternaire) caractérisée par l’apparition de l’homme. Ces différentes divisions fondées sur l'évolution de la vie, servent aussi de bases pour dater les formations minérales et sédimentaires. - Les couches géologiques du sol -
Chacune de ces ères est divisée en périodes qu’on appelle schématiquement « inférieure ou infra- » (début), « moyen » (milieu) ou « supérieure ou supra-» (fin) (1), ou qu’on définit par un nom scientifique. Ces périodes sont elles même divisées en groupes encore plus précis que nous n’aborderons que rarement. On se contentera des mots simples qui définissent ces âges géologiques pour ne pas se noyer dans ce vocabulaire abondant qui décrit toute l'histoire de la Terre.
(1) exemple : Jurassique inférieur, ou infra-jurassique : début du jurassique. |
PRECAMBRIEN - 4.5 milliards d’années à - 542 MA Les premiers âges de la Terre |
Les secrets de la vie microscopique... |
Ces planctons extrêmement rudimentaires vont se différentier : le zooplancton (plancton animal) et le phytoplancton (plancton végétal ou "algues microscopiques"). C'est ainsi que toutes les espèces vivantes qui vont leur succéder seront animales, ou végétales. Ces organismes sont également d’une très grande importance. Non seulement ils portent la vie et tous les espoirs de l'évolution, mais à leur mort ils deviennent des acteurs essentiels de la sédimentation océanique, et le sont toujours puisqu'ils existent encore. Ils sont dotés d’un squelette externe appelé « test » qui va se déposer de son propre poids au fond des mers puis entrer dans un processus chimique qui va le transformer en couches : celles du sous-sol. Ils vont devenir un des constituants des couches sédimentaires subséquentes (celles qui vont se former par la suite). |
Les voilà donc en détail...
Foraminifère |
Radiolaire |
Coccolithe |
Diatomée |
-Les vues microscopiques ne représentent qu'une des nombreuses espèces de chacun de ces 4 groupes; il en existe beaucoup d'autres de formes -
Images prises au microscope électronique à balayage - droits réservés - voir crédits photos
Ce tableau très simple permet de comprendre les quatre grandes
espèces planctoniques que nous retrouverons tout le long de ce sujet:
Zooplancton (animal)
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Phytoplancton (végétal)
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Test CaCo3 -
Calcaire
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Foraminifères | Coccolithes |
Test SiO2
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Silice
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Radiolaires | Diatomées |
Le nummulite, par exemple, est un foraminifère (voir le tableau au dessus) visible à l’œil nu (entre 1.5mm et 1.5cm) qui permet à coup sûr de dater une couche calcaire dans laquelle il sera présent :le Paléogène (pendant la période Eocène-Oligocène) ...il y a environ 40 MA. Sans devenir spécialiste on peut quand même retenir 1 ou 2 autres foraminifères qu'on verra un peu plus loin : les Fusilinides (Carbonifère-Permien), miliolites ou les nummulites qu'on peut voir dans le calcaire Parisien : le calcaire à nummulites.
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illustration ci-contre : Diatomée - Aulacodiscus |
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:: Les premières formes de vie du Précambrien ::
PALEOZOÏQUE - 542 Ma à - 250 Ma
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Pendant les 250 millions d'années qui vont séparer le Précambrien du Cambrien, la vie microscopique va évoluer vers une vie phanérozoïque (Phanéros : visible – zoon : animal : une vie animale visible à l’œil nu). Autrement dit, certaines bestioles et certaines algues vont grandir et prendre des formes plus "évoluées". C'est à partir de cet âge qu'on va commencer à parler "d'évolution des espèces" et non plus seulement de "formes de vies" comme les planctons les amibes ou les bactéries. La division entre animaux et végétaux va nettement se marquer et se répartir comme nous l’avons vu dans le tableau de répartition des [espèces du règne animal]. C'est l'aube de la vie...
Chez les animaux, le « squelette » va être la clé de ce développement. Les brachiopodes et mollusques vont secréter leur propre enveloppe qui va durcir et former autour d’eaux une coquille, chez les arthropodes ce sera une carapace molle, qui va durcir en plaques articulées, chez les échinodermes, les polypes, les coraux, ce sera un « test » calcaire ou siliceux.
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Dans les eaux agitées du globe, les particules érodées des continents, littéralement décapés par les phénomènes atmosphériques, se déposent sur le Gneiss et les schistes archéens (très anciennes roches dures et profondes, l'une compacte, et l'autre composé de strates : schiste). Ces roches constituent le socle de notre stratigraphie. La mer s'oxygénise de plus en plus, et prend une couleur orangée. Ce sont les particules de fer qu'elle contient qui s'oxydent avec cet oxygène tout neuf et qui "rouillent" dans ces eaux. Elles se situent à une période précambrienne où l’on va pouvoir commencer à dater les premières couches. Ces vestiges de terrains sont pratiquement inexistants sous leur forme d’origine ayant pour la plupart subi de profonds "métamorphismes". On y trouve ces roches "primitives" marquées par ces transformations, qui leur donne cette apparence cristallisée ou rubanée (en forme de ruban)... comme le "fer rubané" datant de cette époque.
Quelques roches primitives de la Terre, généralement stratifiées : Gneiss Lités (granites disposés en lits), Schiste archéen, Granit de Qorqût, Fer Rubané, ou Komatiite (Lave "vitrifiée"). Age de ces roches : de 2.5 à 4 milliards d'années)
Ces roches métamorphiques ont subi une modification ou une altération de leur structure, par la pression (souterraine), l’action de l’eau, ou la chaleur (roches plongées dans la matière ignée – en fusion-). On peut d'ailleurs considérer que toutes les formations géologiques ont, d’une manière ou d’une autre, été modifiées par l’action du métamorphisme; ce qu'un auteur spécialisé dans ces roches Parisiennes résume à cette formule « Rien n’est immobile depuis le centre du globe, à la surface. Chaque gisement, chaque pierre a une vie propre, une vie chimique active, moins apparente que les plantes ou les animaux, mais aussi réelle ». (Emile Gerards, Paris souterrain -). Cette transformation, ce métamorphisme, c'est le "cycle de la vie" des roches. [ cf. géopedia : cycle des roches]
Dans ces périodes précambriennes, les traces fossilisées dans les sédiments anciens ont donc été pratiquement tous détruits par les mouvements internes de la terre : éruptions, fusion des roches, tectoniques extrêmement puissantes qui ont fait, et défait les reliefs. Elles ont profondément marqué les roches, jusqu’à la fin de cet âge qui va connaître le soulèvement d’une grande chaîne plissée : la chaîne Huronienne. C’est dans ce contexte que va commencer l’âge Cambrien de l’ère primaire.
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Le Cambrien, ou début de l’ère primaire, nous nous trouvons au commencement de l'échelle du temps représentée au dessus. Cette planète très hostile, c'est la Terre primitive, morcelée, baignée de gaz toxiques, de laves et d'explosions. Après 4 milliards d'années de chaos, elle va devenir progressivement plus "hospitalière", subir moins de séismes, d'éruptions volcaniques et de chutes de météorites. Cette période de calme sera propice au développement de la vie qui permettra aussi aux premiers organismes fossilisées de se former sous l'eau..
Le monde est encore en grande partie recouvert d’océan. Les terres émergées sont totalement désertiques; les plantes terrestres n'existent pas encore. Pendant cette période, la France, ou plutôt, le plateau continental qui la constitueront plus tard, sont immergés par une mer peu profonde.
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Les Trilobites |
Cette période va se caractériser par l’apparition d’animaux à parties dures : carapaces et coquilles. Ce sont tout d’abord les arthropodes qui vont véritablement marquer cet âge et en particulier les trilobites. Il en existera plus de 300 variétés, mais ce fossile extrêmement caractéristique reste facilement identifiable. Les plus anciennes "familles" de trilobites sont aveugles. Ils sont formés de trois parties dans le sens vertical, et de trois lobes dans le sens horizontal, ce qui leur à valu leur nom. Ce petit crustacé primitif ne connaît pas encore de prédateurs dans les mers Cambriennes, mais il sera rapidement chassé par les premiers céphalopodes (sèches, calmars…) qui, aujourd’hui encore, apprécient beaucoup la chair délicate des crabes et des langoustes. Cette prédation va faire évoluer les trilobites qui vont peu à peu développer un système de défense et acquérir la capacité de se recroqueviller sur eux même pour protéger les parties molles de leurs corps. On pourra donc les trouver fossilisés à plat ou recroquevillés. Toutes ces espèces s’éteindront complètement à la fin de l’ère primaire. |
Dans le cambrien supérieur
(donc vers la fin de cet âge),
Brachiopodes,
mollusques et
spongiaires
vont se partager le reste des fonds
marins. Parmi eux, se développent les premières espèces de
nautiles
: mollusques céphalopodes qui possèdent une coquille
cloisonnée dont les restes fossilisés présentent une architecture
délicate. Le corps mou des nautiles occupe le dernier compartiment,
le plus spacieux, tandis que les petits tentacules courts et leurs
deux yeux se trouvent à l’extérieur. Cette espèce se déplace le
plus souvent par projection d’eau. Elle se rapproche des
ammonites avec lesquels on peut les confondre et qui
leur seront contemporaines à partir du Dévonien. Ces remarquables nautiles
vont très peu évoluer en 400 millions d’années et survivre à toutes
les extinctions de masse. Ces
"fossiles vivants"
parcourent d'ailleurs encore nos
océans. |
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:: Espèces représentatives du Cambrien ::
illustration ci-dessus : une variété de spongiaire - Brachiospongia digitata - H.Nettelroth, 1889 |
Les graptolites de l'Ordovicien |
Le nombre et la présence des graptolites peut être variables, et devenir rare puisqu’à cette époque ces animaux étaient particulièrement appréciés d’espèces nécrophages qui s’en sont nourries avant qu’ils puissent être fossilisés dans les couches sédimentaires. Ils se trouvent parfois dans les schistes ou l’ardoise formée dans une eau froide et relativement profonde, et donc dépourvue de prédateurs nécrophages, mais ne favorisant pas non plus particulièrement le développement des graptolites à cet endroit. |
Graptolites et Trilobites se sont soudainement éteints à la fin du Primaire. La fin des ères ou des périodes géologiques est souvent marquée par un événement planétaire annonçant une nouvelle époque. Certains cataclysmes naturels peuvent changer le climat, la température de l'eau et sa composition chimique entraînant des extinctions de Masse. Ces espèces disparaissant laissent place à d'autres, mais surtout les rendent caractéristiques de l’époque où elles ont vécu. Elles servent alors de marqueurs stratigraphiques, puisqu’elles permettent de situer les couches sédimentaires dans le temps.
A la fin de cet âge, la Terre va donc de nouveau connaître des bouleversements. Les plaques continentales bougent et se télescopent. Des monts surgissent en Amérique du Nord et dans le Sahara. Puis vient une grande et soudaine glaciation des terres émergées sur une vaste zone partant du nord de l'Afrique à la Normandie. Le bassin Parisien, gisant sous les mers va continuer sa lente formation sédimentaire qui constituera le socle primitif de nos sols.
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:: La France au début du Silurien ::
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:: Espèces représentatives de l'Ordovicien ::
Le silurien sera une période brève qui connaîtra cependant de nombreux bouleversements. Les énormes glaciers apparus durant l’ordovicien supérieur vont fondre, tandis que les continents continuent de se déplacer annonçant le puissant plissement Calédonien. Dans toute l’Europe c’est une intense période volcanique : la lave se substitue à la glace. Le monde se prépare à une intense évolution. Sur les continents émergés, les végétaux commencent à gagner les terres : algues et lichens colonisent les rochers et certaines plantes s’adaptent à la présence de la lumière en aplanissant leur feuilles et en développant leurs embryons de racines pour capter l’eau. |
Dans le secteur qui nous occupe, c’est la mer qui prédomine. Et c’est de ce coté que viennent également des changements majeurs. Tandis que les arthropodes -crustacés, myriapodes et insectes- commencent timidement à gagner les rivages et à coloniser les terres, les mers se peuplent de poissons primitifs à plaques : les placodermes. Ceux-ci sont très facilement reconnaissables à leur forme. Ces poissons Siluriens appartiennent à l’ordre des Ganoïdes (Ganos : éclat) possèdent une carapace osseuse parfois hérissée de pointes, qui recouvre toute la partie supérieure de leur corps et retombe sur les flancs. Ils peuvent avoir deux et même trois petits yeux eux-mêmes protégés par une partie de la carapace percée à cet endroit et mesurer plus de deux mètres. Ces ancêtres de nos poissons carnassiers sont devenus des prédateurs absolus qui vont trouver un adversaire à leur mesure : les gigantostracés. |
4 variétés de gigantostracés du silurien
On peut constater les similitudes du premier spécimen, à mi-chemin entre les trilobites et les limules actuelles.
Ces Gigantostracés (aussi appelés Euryptéridés ou scorpions de mer ) sont des arthropodes,à mi-chemin entre des crustacés et des scorpions. Eux aussi vivent au fond des mers chassent impitoyablement les placodermes qui vont devoir évoluer extrêmement vite pour survivre à ces prédateurs pouvant atteindre jusqu’à 3 mètres. Progressivement ces espèces vont gagner les terres et commencer à les coloniser, tout comme vont le faire les descendants des vers annelés marins et des myriapodes qui sont devenus de véritables insectes, encore dépourvus d’ailes. |
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:: Espèces représentatives du Silurien ::
Au début du Dévonien, sur toute la planète, les climats sont encore homogènes. Ils ne connaissent pas comme aujourd’hui, les variations selon leur position par rapport à l’équateur. Cette uniformité est en grande partie due à l'absence de calottes glacières et de courants rafraîchissant les eaux du globe. Déjà secouée à la fin du Silurien, cette période va être bouleversée par un phénomène majeur qui va affecter le plateau continental et provoquer notamment le soulèvement de la Scandinavie et de l’Ecosse. C’est le plissement Calédonien. La physionomie des océans va lentement se modifier : le sol de la cuvette marine où se trouve Paris va se relever lentement.
La mer Dévonienne recouvre une grande partie de l’europe. En France, quelques îlots ont surgi mais le bassin Parisien reste enfoui sous une mer peu profonde : une mer de corail. Ces massifs coralliens ne vivant que dans une eau pure, de minimum 20° et d’une profondeur maximum de 37m, ces conditions idéales vont propager des nappes coralliennes dans les fonds à une vitesse exponentielle. Toute cette famille de zoophytes va peupler les eaux dans lesquelles baigne Paris : spongiaires, polypiers, étoiles de mer, y laissent de nombreuses traces fossiles.
Les terres émergeantes colonisées par certaines espèces autrefois "marines" (insectes, crustacés...) sont secouées par l’intense activité volcanique. L’évolution extrêmement rapide des poissons va les métamorphoser d’une part en carnassiers, dotés de puissantes mâchoires : les requins, et d’autre part en espèces colonisatrices de la terre ferme. Ces poissons dotés de pattes devront dans un premier temps retourner régulièrement dans l’eau, puis vont s'adapter, et enfin pouvoir respirer à l’air libre : les tétrapodes, vertébrés à quatre pattes, sont devenus des batraciens (aussi appelés : amphibiens).
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Les formes très variées des coquilles d'ammonites de l'ère Primaire - illustration © explographies.
Les mollusques connaissent aussi une
extraordinaire diversification. On retrouve dans nos sols de très nombreux spécimens de
céphalopodes
et en particulier
les ammonites,
descendant directement des
nautiles qu’on a pu observer dans le supra-Cambrien puis dans l’Ordovicien. Elles ont au premier abord la même apparence mais sont extrêmement
plus diversifiés. Certaines espèces sont dites « déliées»
et se présentent en partie spiralé en forme de "parenthèse" :
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Comment distinguer les Ammonites des Nautiles |
Distinguer les Ammonites des Nautiles :
Ces différents fossiles appartenant à la même familles des mollusques céphalopodes
vont cohabiter pendant cette période. A première vue, ils se ressemblent
énormément : il serait même possible de les confondre...
(Non, pas vous, j'entends bien...). Ce marquage des couches
sédimentaires se complique donc puisque nos fossiles stratigraphiques....
sont beaucoup moins caractéristiques, si on sait pas faire la différence. Pour pouvoir les distinguer, on va se fier à quelques différences que la nature a distribué à ces
lointains cousins
(ouf).
Les deux espèces sont généralement spiralées, certaines ammonites présentent cependant une
forme très particulière qui les distinguent au premier coup d’œil
:
les déliées
(ou déroulées)
qui ont à peu près cette forme:
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Illustrations ci-dessous : Nautile et ammonites. D'après les calculs délirants du mathématicien J. Craigh sur les formes spiralées.
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Les Spirifers du Dévonien |
On en a pas fini avec les coquillages... Le Dévonien, et en particulier le Dévonien inférieur (le début, donc), c'est un peu leur âge d'or. A cette époque, les Brachiopodes, déjà apparus depuis le Cambrien vont connaître leur plus grande diversification, en quelque sorte leur apogée, dont la vedette incontestée sera : le spirifer. Cette grande famille de mollusques très caractéristique de l’ère primaire va parfaitement remplir son rôle de fossile stratigraphique. Ces fossiles sont assez facilement reconnaissables par leur forme. En voilà un petit échantillon : |
Quatre espèces représentatives de spirifers
Au terme de leur évolution, il sera cependant parfois plus difficile de les distinguer des Lamellibranches (mollusques bivalves à deux coquilles, comme les coques), appartenant à la même espèce de mollusques. Et oui, c'est là que ça se complique. Théoriquement, cette distinction tient de leur anatomie, mais au niveau pratique, c’est surtout la symétrie de la coquille qui va permettre de les distinguer. Un peu de géométrie : si on trace une ligne médiane au milieu de leur coquille, les brachiopodes sont symétriques. Les lamellibranches comme les moules, ou les huîtres ne le sont pas. Il existe cependant plusieurs milliers de chacune de ces espèces, et la distinction n’est pas toujours des plus aisées. |
Distinction des brachiopodes du dévonien et des lamellibranches, pas toujours évidente. A droite, un Spirifer, à gauche, un lamellibranche pour comparaison.
Il suffit cependant de remarquer la forme très
particulière d’une grande partie des
brachiopodes, et notamment celui du
spirifer dont la forme de la coquille s’allonge aux extrémités comme pour former
des « bras » à l’emplacement des deux valves du mollusque
(un peu comme un insigne d'aviateur).
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:: La France pendant le Dévonien ::
Pendant cette même période les trilobites commencent à décliner mais on les trouvera encore en grand nombre sur les bords de la mer Parisienne. C’est déjà la fin annoncée des graptolites et des poissons cuirassés (placodermes) qui ne survivront pas à cet âge. Les organismes microscopiques quant à eux, sont toujours présents et foisonnants dans les océans. Bien que leur rôle évolutif dans la chaîne animale ne soit plus prédominant, planctons, amibes et protozoaires continuent d’exister et vont survivre jusqu'à nos âges.
Le dévonien supérieur connaît sur les continents émergés une multiplication stupéfiante des espèces animales, vers, insectes ou myriapodes, servant de nourriture aux amphibiens. C’est une époque baignée dans climat chaud et humide connu sous le nom d’âge des fougères. La végétation couvre l’ensemble de ces terres. Les fougères géantes qui dominent les paysages gagnent en hauteur et leurs tiges vont bientôt devenir des troncs. D'immenses végétaux qui en se décomposant vont laisser d'énormes quantités de carbone dans le sol... on approche de l'âge appelé, le Carbonifère.
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:: Espèces représentatives du Dévonien :: |
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:: Espèces déclinantes :: |
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Entre -550 et - 400 Millions d'années, le Plissement calédonien fait s’élever les plateaux de la Scandinavie et de l’Ecosse. On entre alors dans un nouveau cycle d’orogenèse (formation des montagnes). La période Carbonifère va connaître un nouveau plissement : le plissement Hercynien (du dévonien au Carbonifère). Le soulèvement de la chaîne Hercynienne sera à l’origine des Ardennes, du massif central et des vosges. Il surgit dans toute l’Europe de nouvelles îles séparées par des bras de mer qui vont devenir des Lagunes. Ces mouvements vont créer des fractures et des éruptions qui donneront en France des Granites, granulites : roches issues de ces métamorphismes.
Dans le bassin Parisien, la mer va connaître une forte régression. Ces mouvements tectoniques colossaux vont pousser les plateaux continentaux qui vont se surélever et la région de Paris va enfin émerger. Dans le même temps, la mer se retire laissant à l’air libre tous les dépôts sédimentaires formés dans l’océan pendant des millénaires. Les sources d’eau douce sortent du sol et font naître des fleuves et des lacs. Comme toutes les terres nouvellement émergées, le bassin Parisien va rapidement rattraper son retard et profiter de l’évolution de la vie qui s’est développée dans le reste du monde. C'est une terre vierge entourée d'une vie foisonnante avide d'espace pour se développer. |
Les forêts du carbonifère |
Parmi les fougères, s’élèvent les grands conifères. Toute cette végétation contribue à rendre l’atmosphère plus pure et favorise l’apparition de nouveaux être vivants. Ces espèces s'adaptent vite à cet air riche en oxygène, leur capacité respiratoire augmente, ils grandissent. Proies et prédateurs gagnent en taille et en puissance pour chasser ou fuir. Amphibiens et batraciens arrivent à leur apogée avec des spécimens atteignant parfois 2 mètres de long. La survie des espèces sera relative à leur capacité d'adaptation. A la fin du carbonifère ces batraciens géants vont lentement décliner pour laisser place à des espèces plus imposantes encore.
illustration : fougères du Carbonifère |
Sur terre apparaissent des zones climatiques baignées par des saisons de plus en plus marquées. Les pluies abondantes entraînent de nombreux débris de végétation et de mousses dans les bassins formées par les reliefs qui se transforment en marécages. A l’abri de l’air, dans ces immenses tourbières, les végétaux vont se décomposer et se transformer chimiquement en roche combustible fossile sous l’action de bactéries : la houille. |
Ces conditions dans lesquelles se forment ces sédiments ont également pu avoir des effets sur le développement des espèces. Selon certaines études, les bactéries présentes auraient été trop peu évoluées pour désagréger complètement le carbone de ces grandes masses de débris de végétaux. En se décomposant, le dégagement considérable d’oxygène aurait alors enrichi l’atmosphère et contribué au développement des capacités respiratoires de certaines espèces animales expliquant en partie l’accroissement de leur taille. Cette même concentration d'oxygène et de combustible a sans doute été aussi la cause des incendies généralisés et massifs qui caractérisent cette époque.
Et les fossiles marins du carbonifère alors ? Y'en a pas. Paris n’ayant pas été recouvert par les eaux pendant cette période, il n’y a pas eu de dépôts océaniques. Sur le reste de la planète, en revanche, une mer Carboniférienne a bien sûr existé, avec faune marine spécifique et donc des fossiles. Maintenant que vous êtes quasiment géologues, vous pouvez parler d'une "lacune" marquant le Carbonifère (l'absence de dépôts dans les couches sédimentaires) - une lacune caractéristique de cette région - seulement - puisque bien entendu ces dépôts ont toujours un caractère local. (cf. 1ere Partie - Les roches sédimentaires). En pratique, le résultat est simple, cette absence de mer a aussi empêché la formation du charbon là où elle était absence. Plus au Nord, c'est l'inverse, les zones immergées ont donné naissance à de grands bassins houillers, puis bien plus tard, à des mines.
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:: La France pendant le Carbonifère ::
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:: Espèces représentatives du Carbonifère ::
Au terme de leur dérive, les continents se sont de nouveau rassemblés. La réunion des continents en Pangée va permettre un mélange des espèces, et une concurrence plus rude. Le climat, marqué par une grande sécheresse va accroître encore plus cette impitoyable sélection naturelle. La chaîne Hercynienne du carbonifère se détruit déjà sous l'effet de l’érosion. Et qui dit "érosion de grands massifs", dit sédimentation. Tous ces sédiments vont donc être entraînés par les eaux dans les lagunes formées sur les rivages par cette mer qui revient lentement, comme sous l’effet de marées : elles aboutiront plus tard à la grande invasion de la mer jurassique. Ces mouvements océaniques gagnent sur le littoral, puis se retirent, laissant en arrière des poches d’eau. Celles-ci s’assèchent et deviennent des boues qui vont devenir "fossilifères". Cette époque sera en effet particulièrement propice à la fossilisation d’empreintes d’animaux terrestres, de vertébrés, de fougères, d’amphibiens, ou d’insectes. Ces moulages seront alors recouverts par la mer jurassique qui en apportant de nouveaux sédiments leur permettra de se conserver. cf chapitre [fossilisation]. |
Durant cette période beaucoup d’espèces marquantes de l’ère primaire vont décliner : les brachiopodes dont les variétés seront plus « rondes ». Les trilobites, qui auront complètement disparus au début du Permien. Les batraciens géants vont laisser place à une nouvelle espèce : les reptiles, dont les premiers spécimens ont déjà fait leur apparition. On aussi va s’attarder un instant sur les fusulinidés et la fascinante illustration qui les représente. :-) Il s’agit de Foraminifères visibles à l'oeil nu, qui n’ont existé qu'au Carbonifère supérieur et au Permien. Leur intérêt est donc d'être d’importants marqueurs stratigraphiques. Ils se présentent sous la forme de colonies enroulées, rondes ou tassées, ovales, ayant véritablement l’aspect de gros grains de riz bruns. Une roche qui contient ces petits fossiles peut donc être datée : 250 et 300 MA, si on en trouve à Paris,et ça c'est pas gagné.
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La fin du permien va clore l'ère primaire et le règne de toutes les espèces qui y ont vécu. C’est l’extinction de 90 à 95% des espèces Marines, et 70% des espèces terrestres.
Le monde est prêt à changer d’ère. |
Au même moment, il y a 250 Millions d'années, l'affaissement des sols de la région Parisienne va former une cuvette : le Bassin Parisien,
où l'eau de mer pourra régulièrement s'engouffrer et qui sera à l'origine de toutes les formations sédimentaires qui constitueront notre sous sol.
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:: Espèces représentatives du Permien ::
Les faits marquants de l'ère Primaire > Nom savant :PALEOZOIQUE - Période - 545 à - 250 MA - Durée 300 MA |
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MEZOZOÏQUE - 250 Ma à - 65 Ma
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Ce changement d’époque sera notamment en France, une période tectoniquement calme. La mer se rapproche du bassin Parisien, tandis que l’ancien massif hercynien finit de se désagréger complètement sous l’action combinée des phénomènes atmosphériques et marins. Dans le même temps, se prépare au fond de la mer la lente élévation des crêtes du futur massif alpin. Après l'extinction massive du Permien, la sélection naturelle des espèces annonce le début d’une nouvelle ère d’évolution. |
La nouvelle donne écologique a commencé. L’eau des mers est plutôt froide (15 à 18°), les coraux primitifs ont disparu, et sont remplacés par des variétés plus évoluées dès le Trias supérieur. Entre temps, les récifs sont rebâtis par les algues, les spongiaires et des mollusques. Ces derniers vont d’ailleurs évoluer ; chez les lamellibranches ce sont les huîtres qui vont apparaître. On verra pour la première fois des gastéropodes, les patelles, (chapeaux chinois) s’accrocher aux rochers du littoral. Ces espèces rustiques et coriaces qui ont résisté à l'hécatombe vont devenir fabuleusement complexes et adaptées à la vie. |
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Comparatif des motifs de cloisonnements (les sutures) des Cératites (a) et des Goniatites (b) (La petite courbe représente le motif dessiné sur la coquille qui permet de les identifier : voir ci-dessous) |
Une redistribution naturelle sera très prononcée chez les céphalopodes (sèches, ammonites, nautiles...). Les spécimens vivant dans les abysses marines seront beaucoup moins touchés, relativement épargnés de l'extinction Permienne par leur vie en eaux très profondes. Au trias, certains mollusques bivalves (lamellibranches, ancêtres des coquillages que l'on déguste aujourd'hui) vont pendre leur revanche sur les Brachiopodes qui continueront cependant d’exister : huîtres, moules, coques et praires font progressivement leur apparition. Beaucoup d’espèces d’ammonites n’ont pas survécu, mais cet âge va littéralement transformer ces mollusques dont les coquilles vont énormément évoluer, se complexifier, et arborer de complexes ornementations. Les cératites font partie des nouvelles espèces et s’apparentent aux goniatites du dévonien avec ces cloisonnements spiralés et variés (voir figures ci dessus). |
Motifs et sutures des mollusques |
Enfin, une nouvelle espèce de Céphalopode va voir le jour : [les bélemnites] dont la carapace calcaire se fossilise bien. Ces ancêtres des sèches évoluent et pullulent dans les mers pendant toute la durée de l’ère secondaire. Leurs fossiles sont très facilement reconnaissables. Très en longueur, et striés de chaque coté, ils s’apparentent aux os des seiches qu’on trouve encore actuellement.
Mais ce sont les reptiles qui vont le plus se diversifier et occuper les niches écologiques précédemment occupées par les grands amphibiens. Dans les mers vivent encore des placodontes géants et carapacés. Sur terre des crocodiles, des varans, des sauriens qui vont préfigurer les futurs dinosaures. Une multitude d’insectes peuplent les airs. Dans le bassin Parisien, requins, squales et raies, rares au Permien, vont devenir très abondants au Trias. |
- Oeuf de dinosaure - Illustration nexus - K.Dupuis -
Le Trias supérieur sera encore plus riche en nouvelles espèces. Les reptiles volants (ptérosauriens) dotés d'ailes épaisses se terminant par des pattes griffues vont s'accrocher aux arbres, planer puis gagner les airs. Les premiers mammifères apparaissent, recouverts de poils et pourvus de glandes mammaires. Ces espèces sont de petites tailles et s'apparentent plus ou moins aux musaraignes que l'on connaît aujourd'hui. C'est aussi l’âge où vont apparaître les premiers « dinosaures » (dainos : Terrible – saura : Lézards > Dainosaura ).
A Paris, enfin... - à cet endroit -, on nage. Le bassin Parisien est encore sous l'eau. La mer se retire très lentement et laisse derrière elle des lagunes : des terres envahies de bassins d'eau de mer. Des golfes et des détroits se forment ; ils constitueront plus tard des fonds marins garnis de colonies de Polypiers du Jurassique, où vont se déposer les sédiments du secondaire. Ces couches vont recouvrir les roches en formation : un calcaire blanc très fin, saccharoïde (aspect du sucre) et très compact, que l'on appellera par la suite le marbre de Carrare. Cet étage de roche se trouve sans doute encore sous Paris à des centaines de mètres de profondeur, bien trop profond pour qu'on puisse jamais l'atteindre... et encore moins l'exploiter. |
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:: Espèces les plus représentatives du Trias ::
du jurassique, ce climat va connaître un net refroidissement entraînant peu à peu le recul et la disparition des massifs coralliens installées dans les eaux chaudes et peu profondes proches des rivages.
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:: La France pendant le Jurassique ::
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:: Espèces représentatives du Jurassique ::
de l'ère primaire) qui commençait à se fissurer au Jurassique se disloque. La Pangée, amorce une lente dérive et se démantele pour former les continents tels que nous les connaissons aujourd'hui.
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illustration : Ammonite déliée - Lamellibranche du crétacé - Ammonite
[ comment distinguer les ammonites des nautiles ]
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Inoceramus concentricus du crétacé supérieur
(à titre de comparaison la variété Labiatus est représentée à coté et ressemble à une moule d'environ 10cm )
La faune océanique du crétacé va généreusement alimenter ces couches sédimentaires. Elle sera composée d'échinodermes (oursins), de brachiopodes (en régression mais présents), de lamellibranches (Radiolites), de céphalopodes (les dernières ammonites, et des bélemnites) et de gastéropodes (cérithes, qui ne font que commencer...). On rencontrera également des restes de mammifères marins, des écailles de poissons ou des dents de requins, très abondants pendant la période et qui vont donc eux aussi laisser des fossiles dans la craie. |
Bélemnite - illustration © explographies.com -
Composition et formation de la Craie |
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- Fossile de reptile trouvé dans la craie -
Les étages de Craie du Crétacé |
Pour voir de quoi on parle, vous pouvez commencer par jeter un oeil quelques lignes plus bas sur la jolie coupe géologique du Crétacé .
... Oh c'est beau :-) On va donc tenter de décrire ces couches et voir comment elles se sont empilés.
Ca à l'air compliqué mais pas de panique... la visite est commentée. Ca va aider ;-)
A la toute fin du crétacé, tous ces dépôts de craie vont se déposer sur des hauteurs importantes (150 à 300m au total). C'est la craie blanche, une variété de calcaire blanc et tendre composée de Micrasters qu'on va retrouver dans une grande partie de la région Parisienne. Ces Micrasters sont des échinodermes (variétés d'oursins) servant de base organique, où vont évidemment se mêler des mollusques : brachiopodes et lamellibranches proches des huîtres, des restes fossiles de vertébrés, de poissons de reptiles, et des dents de squales. La couche supérieure de craie blanche est appelée craie de Meudon (elle affleure au niveau de cette commune) : c'est une couche pure, tendre et traçante, dont les lits sont séparées par des strates parallèles de rognons de silex noirs et des cristaux de gypse. Comme on l'a vu à plusieurs reprises, ces nodules disposés en cordons, résultent d'une concentration moléculaire des éléments siliceux contenus dans la craie. (voir coupe géologique juste en dessous) |
Micrasters, échinodermes du crétacé
Baculite du crétacé
Le calcaire Pisolitique ou oolithique, présente des petits grains ronds et granuleux roses pâle et très coquillers. On y retrouvera des limes (lamellibranche), cérithes (gastéropode cephalidien), et des baculites (céphalopode, sorte de petits calamar dont la coquille est un cône très long et très fin). Enfin, et pour conclure cette description des étages crétacés, on terminera par la présence de deux bancs : le calcaire à foraminifères, jaunâtre et dur, surmonté par des marnes blanches, dites marnes de Meudon, crayeuses, entourées de nodules et d'argile vertes. Et voilà ! On est presque arrivé à la fin de cette ère secondaire... mais pas tout a fait. Il manque un épisode croustillant - et un peu plus léger - qui va vous remettre en forme pour la suite. |
:: la France pendant le Crétacé ::
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:: Espèces représentatives du Crétacé ::
NEOZOÏQUE - 65 Ma à -1.8 Ma
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Si vous êtes observateurs, vous avez pu remarquer que plus on avance dans le temps, plus ces couches sédimentaires peuvent être étudiées de manière détaillée. L'ère tertiaire qui n'est divisée qu'en deux âges (Paléogène et Néogène), possède de très nombreuses subdivisions. Certaines d'entre elles seront donc beaucoup plus approfondies que d'autres, puisqu'elles vont profondément marquer le faciès de nos sols, et en particulier le Lutécien, où vont se former les bancs calcaires, et le bartonien, où apparaîtra le Gypse. Ces deux étages ne représentant à l'échelle des formations géologiques qu'un minuscule épisode, pourtant considéré comme majeur au niveau de l'exploitation de ces ressources naturelles par l'homme et des répercutions qu'elles auront par la suite en tant que risque naturel. Une pichenette en comparaison des étages qui se sont formés avant.
Pour voir un peu à quoi ressemble cette ère tertiaire, voilà un petit tableau très simplifié. Ca commence il y a environ 65 MA pour finir avec l'apparition des hominidés il y a environ 2 Millions d'années. On la divise en deux grosses périodes : Le néogène et le Paléogène, divisés en périodes encore plus petites... elles même subdivisées en noms encore plus précis.... L'Eocène, c'est le moment où se situent les deux périodes "importantes" de notre sous-sol : le Lutécien et le Bartonien, datant en gros, de - 40 et - 30 millions d'années. Pour se situer, c'est juste après la crise KT... Et c'est quoi ça ? Et bien on va voir ça tout de suite.... et du même coup on va même apprendre à lire une histoire dans une couche de roche. si, si. Allez, c'est parti... |
NEOZOIQUE* ou ère tertiaire |
-1.8 MA
-24 MA
-65 MA |
NEOGENE |
Pliocène |
Miocène |
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PALEOGENE |
Oligocène |
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Paléocène |
Néogène : Les nouvelles races - Paléogène : Les anciennes races
Miocène : moins récent - Pliocène : plus récent Eocène : l'aube (de la vie récente) - Paléocène : avant l'aube de la vie - Oligocène : après l'aube de la vie
L'extinction massive du Crétacé |
Revenons sur terre, il y a 65 millions d'années, au moment du changement d'ère. On va dire, à l'échelle de ce calendrier de 4.5 Milliards d'années, à une période infinitésimale de 10.000 ans, juste le temps de former 2cm de couche d'argile. Ces deux centimètres sont donc "virtuellement" présents au dessus de nos marnes blanches de Meudon, puisqu'on retrouve la trace de cette couche un peu partout sur terre (sur les parties émergées à cette époque). Il s'avère que cet argile contient une dose d'iridium 10 à 100 fois plus importante que la dose normale. Et l'iridium, c'est quoi ? Un dépôt radio-actif qui n'a rien a faire là... et qui vient donc "d'ailleurs".... Un événement planétaire s'est produit exactement à ce moment et a bousculé l'ordre établi de l'évolution de notre petite planète, causant la disparition pure et simple des 3/4 des espèces vivantes animales et végétales, et d'environ 90% des créatures marines. |
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Alors... jetons un oeil sur la photo juste à coté. Elle a été prise à flanc de falaise à un endroit où les différentes strates datant de cette époque sont visibles. Si vous avez tout lu depuis le début, on sait que ce qui se trouve en bas de l'image est plus ancien que ce qui se trouve au dessus. L'histoire se lit donc de bas en haut. Si on regarde bien on peut voir que le sol forme des couches différentes. Si, si regardez bien. En partant du bas : des lignes bien régulières, puis brusquement une grosse couche sombre et une "ligne" blanche. Au dessus, ce n'est plus du tout régulier, les couches ne sont plus parallèles. D'abord c'est une couche noire informe, puis au dessus la roche semble toute fracturée. Que s'est-il passé ? On va essayer de comprendre ça... |
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L'extinction des dinosaures. - illustration nexus - © explographies.com -
Cette extinction massive, qu'on pourrait aussi qualifier de bouleversement planétaire est sans doute l'événement le plus connu des âges anciens. - Tout le monde connaît l'extinction des dinosaures - .Ce moment de l'histoire de notre planète est aussi désigné par "crise KT". (KT pour Crétacé-Tertiaire... heu.. en Allemand. C'est resté pareil en français. C'est pratique : on sait que ça c'est passé à la fin du crétacé et au début du Tertiaire.). La Terre a connu d'autres extinctions massives, certaines plus effroyables encore : au Permien et à l'Ordovicien (par exemple), où toutes les formes de vie ont bien failli complètement disparaître, mais celle-ci est la plus connue. Ca doit être à cause des dinosaures... :-)) |
La disparition des dinosaures |
C'est là que se trouve notre iridium, dont l'apparition coïncide exactement à cette période. Les recherches menées depuis sa découverte permettent d'expliquer cette extinction par une succession d'événements complexes commençant vraisemblablement par la chute d'un astéroïde de 10km à 30km de diamètre au Yucatan, à l'emplacement actuel du golfe du Mexique. L'onde de choc effroyable se diffuse à des milliers de km autour de l'épicentre détruisant - instantanément - tout sur son passage, vaporisant la poussière et la vapeur d'eau dans l'atmosphère. Cette hécatombe ne suffit pas à elle seule à représenter une extinction de "masse". Les effets secondaires seront bien plus destructeurs : des Tsunami titanesques, des incendies, des éruptions d'ordre planétaire. Un nuage de poussières et de débris enveloppe la planète et répand une nuit crépusculaire qui durera au moins une dizaines d'années. |
D'abord la température s'est sensiblement réchauffée d'une douzaine de degrés. Ca parait peu, mais c'est suffisant pour changer tout l'écosystème de la planète, réchauffer l'eau des océans et anéantir la plupart des d'espèces. Puis la terre va se refroidir. Ces bouleversements climatiques entraînent une cascade de conséquences : un affaiblissement des espèces animales et végétales incapables de s'adapter, ainsi qu'un appauvrissement de la faune et de la flore. La plupart des espèces végétales se raréfient puis disparaissent entièrement décapées par les herbivores affamés, qui disparaîtront à leur tour, privant leur prédateurs carnivores de nourriture... Les sols exsangues de végétation deviennent désertiques et les mers subissant les mêmes effets, s'appauvrissent et s'asphyxient inexorablement. La désertification progressive de la Terre plongée dans l'obscurité glacée d'un hiver va emporter presque tout ce qui reste de vivant... à des milliers de kilomètres autour de l'épicentre. |
Seul un quart de ces espèces survivront.
C'est ainsi que va commencer l'ère tertiaire, dans un chaos où va pourtant renaître la vie, dictée par de nouvelles règles, soumise à un nouvel ordre. La famille complète des grands reptiles terrestres ne survivra pas à ces cataclysmes... à une exception : le crocodile. (Pourquoi...? Très bonne question : voir (1), en dessous). Cette disparition complète des dinosaures laissera donc place au développement des mammifères qui pourront évoluer tout doucement jusqu'à l'homme. Ces derniers, depuis leur apparition au Trias (entre -250 et -200 MA), sont restés chétifs, n'ayant toujours pas trouvé de "niche écologique" - toutes occupées par les reptiles et les dinosaures - leur permettant de se développer correctement.
De nombreuses espèces ont disparu, mais certaines, plus résistantes, plus promptes à s'adapter, ou parfois plus primitives,
ou tout simplement plus chanceuses persisteront "miraculeusement".
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C'est le début du Paléocène : "avant l'aube de la nouvelle vie".
NdA (1) Ce n'est pas une explication, mais une observation également applicable à la formation de l'univers et à la mécanique quantique (l'organisation des plus petites structures d'atomes ). Elle s'inscrit dans une théorie assez paradoxale et très intéressante tenant à la fois de l'ordre et du chaos : "la théorie du chaos" . On y observe que l'infini chaotique tend à être ordonné, et que l'ordre établi de la nature se nourrit aussi du chaos pour s'organiser. |
Après ces millénaires entièrement passés sous les mers, le bassin Parisien connaît une succession de très nombreuses régressions et de rétrogression pendant le Paléocène, suivant un schéma souvent similaire. La mer envahit les terres du nord de la France et ramène des lits sédimentaires argileux ou arénacées (sableux), recouvre Paris (ou une partie de sa région), stagne, puis forme d'autres couches. Elle reste là quelques centaines de milliers d'années, se retire et laisse derrière elle une configuration lacustre ou lagunaire. Ces eaux stagnantes, douces ou saumâtres caractériseront de nouveaux dépôts, puis un nouveau cycle marin se présentera. On trouve donc assez peu de lacunes (périodes émergées dépourvues de dépôts) dans ce paysage stratifié. La seule, résultant semble-t-il du passage mouvementé de l'ère secondaire et l'ère tertiaire. |
[Région de Paris vu du ciel]
- Régressions marines et paysage lagunaire de Paris pendant le Paléocène -
Ce mouvement marin très caractéristique est représenté ci-dessus. On peut y observer les dépôts du Paléocène inférieur (-65 > -60 ma). Après une phase de progression jusqu'aux abords de la capitale, les dépôts marins vont se former, composés de sables fins glauconieux et de dépôts organiques (mollusques) (fig.1 et 2). La mer se retire un peu vers le nord et laisse selon ses reliefs un paysage de lacs et de lagunes nourries d'apports fluviaux sur ces terres où l'eau douce surgit et forme ses chemins vers la mer (fig.3). Ce régime va s'étendre vers le sud et immerger Paris déposant une très importante sédimentation d'agile plastique (fig.4). A Meudon et dans la partie qui va connaître cette extension lagunaire, ces dépôts seront formés de trois couches qui seront génériquement appelées : conglomérat de Meudon. De manière localisée on ne retrouve parfois à certains endroits que certaines de ces couches ou uniquement quelques-uns de ces éléments, selon les reliefs et les dépôts apportés par l'eau. |
Fausses Glaises |
Bancs argilo sableux + lignite + pyrite de fer |
Sables d'Auteuil |
Sables quartzeux très fins |
Conglomérat de Meudon |
3 Argile schisteuse + empreintes végétales |
2 Gypse + lignite + ambre jaune + fossiles |
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1 Fragments de craie + calcaire pisolithique + fossiles nombreux |
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Dans le sud de la région Parisienne, peu touché par ces formations lagunaires, les couches suivantes vont se déposer directement sur les Etages du crétacé. Après la formation du conglomérat de Meudon, une couche de sable fin (Sables d'Auteuil) et des bancs argilo sableux vont s'accumuler, contenant des pépites de lignite ou de pyrite de fer : les fausses glaises. Elles témoignent d'une présence très puissante de la végétation de l'époque. Pour l'anecdote, cette lignite, concentrée dans des proportions exceptionnelles au niveau de l'hôpital Sainte Anne dans le 14ème arrondissement, fut découverte au 19ème s. et donna lieu à une exploitation de minerai - une minuscule mine de "charbon de terre" -, au beau milieu Paris. (Source : E. Gerards) |
Cette nouvelle époque va être marquée par l'abondance des dépôts calcaires du Lutécien et du gypse Bartonien. Ces étages, situés relativement près de la surface affleurent parfois, aux hasards de plissements ou de mouvements géologiques qui les rehaussent. C'est dans ces zones où les gisements sont les plus accessibles, que l'homme va commencer leur exploitation pour recueillir, dès l'antiquité, la "pierre à bâtir" et la "pierre à plâtre", tous deux intimement liés par leur emploi dans les matériaux de construction. On procède alors à une exploitation à ciel ouvert, en creusant des fosses pour dégager les couches qui les recouvrent, puis on extrait les précieuses roches. A force de creuser, ces chantiers deviennent soit trop grands, soit trop dangereux, soit tout simplement trop peu rentables. On accède donc directement au gisement en "fonçant" des galeries dans la masse : l'exploitation devient alors souterraine. Cette exploitation sera d'une importance cruciale pour le développement industriel de nos villes construites à partir de ces millions de mètre cubes de pierre ou de plâtre, étendant ces carrières à travers tout le bassin Parisien jusqu'à l'apparition du béton. (NdA : Foncer : term. tech. creuser une galerie en pleine masse) |
La formation du bassin Parisien |
Pour comprendre comment ça marche c'est tout simple. Imaginez une feuille de papier: si on pousse les bords, elle se courbe obligatoirement : le plissement c'est ça. Le second principe physique est encore plus simple : si on creuse un trou dans le sable au bord de la mer... l'eau finit par tomber dans le trou, tout simplement parce que ce qui se trouve en dessous du niveau de la mer se trouve facilement immergé. Ce qui se trouve au dessus, des rochers par exemple, sont émergés. |
Voici donc comment le bassin Parisien et son sous sol s'est formé en quelques images...
- Les dessins sont très simplifiés, c'est pour mieux comprendre -
- Le Plissement Yprésien de l'Eocène -
Le plissement Yprésien - Cette petite période Yprésienne de 6 millions d'années (seulement) située au début de l'Eocène va donner la forme définitive des reliefs de la région. Toute la partie sud du bassin Parisien va subir un plissement des couches inférieures de craie et d'argile plastique. Quand la mer envahira de nouveau la région, ce nouveau relief des sols va stopper cette avancée et diviser le bassin en deux parties : le sud, et le nord (ou le creux et la bosse si on préfère). Ce nouveau relief, bien que modeste, va déterminer par la suite la présence des couches, leur nature, leur forme, leur épaisseur et l'endroit où elles se formeront dans le bassin parisien.
:: La France pendant l'Eocène ::
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Maintenant qu'on connaît le principe, il va suffire de suivre la succession des événements... Au tout début du Lutécien, cette mer, décidément très agitée se retire, puis revient et submerge toute la région, régresse et de nouveau recouvre Paris. Pendant les phases de recul, le bassin Parisien retrouve alors, comme dans les époques passées, sa physionomie lagunaire ou lacustre. Chacun de ces épisodes apporte tour à tour son lot de sédiments dès que l'eau stagne quelque part. |
( coupe schématique : la hauteur des bancs n'est pas proportionnelle )
Ces dépôts successifs formeront l'étage du calcaire "grossier" (dont l'aspect est assez granuleux), qui sera divisé en trois strates. La présence de foraminifères extrêmement nombreux permettra de les distinguer et leur donnera leurs noms : Le calcaire à nummulites (en forme de petites médailles), à milioles (grains de millet) et à orbitolites (en forme de grains ronds) ou à cérithes, eux mêmes composés de plusieurs couches distinctes. Elles forment cet ensemble calcaire d'environ de 30 à 45m d'épaisseur exploité sur un, et parfois deux niveaux pour retirer de ses bancs, les meilleures variétés de pierre. On va voir ça de manière complète et très détaillée, étage par étage, avec "plein de dessins en couleur" pour vous aider un peu. Si vous avez vraiment du mal... vous trouverez à la fin une reconstitution chronologique de Paris. |
nummulite (foraminifère) orbitolite cérithes
Les étages de Calcaires du Lutécien |
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Cérithes Nummulites Corbules |
Description des bancs de roche calcaire |
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Formation du bassin de Paris et du sous sol Parisien
Evolution des sols du bassin de Paris : coupes géologique simplifiées ( hauteurs et morphologies des étages ne sont qu'indicatifs )
Les Marnes et caillasses |
C'est ainsi que va s'achever l'âge du Lutécien et les formations de roches calcaires qui caractériseront l'époque, laissant place à un nouvel âge, le Bartonien : celui du gypse.
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Sur Paris, c'est le retour soudain de la mer qui recouvre ces couches de marnes avec de nouveaux
dépôts
sableux. A plusieurs reprise,
des mouvements de régression vont se produire (retraits de la mer), érodant les parties supérieures des étages lutéciens et le plateau continental, rapportant ainsi des sables chargés de dépôts fossilifères. Entre ces épisodes marins, les sédimentations
sont lagunaires.
Le premier (ci-contre) est composé d'une alternance de sables et de calcaires lagunaires : c'est la formation des sables de Beauchamp dont la dénomination regroupe l'ensemble de ces différentes couches (sables de Cresnes, Calcaire de St Ouen...). Le second étage, de loin le plus imposant, forme les 4 grandes masses de gypse franciliennes, alternées par des marnes marines. On va voir tout au long des descriptions de ces couches, que le plissement intervenu au début de l'éocène (plissement Yprésien) aura une grande incidence sur la localisation des masses de gypse. Les épisodes marins vont déposer des sédiments sur toute la zone qu'ils vont recouvrir. En se retirant, la mer laisse des bassins d'eau saumâtre dans le creux des reliefs . C'est seulement dans ces cuvettes que se formera le gypse.
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Formation du bassin de Paris et du sous sol Parisien (suite)
Les étages de Gypse Bartonien |
Le paysage lagunaire de la région se révèle particulièrement favorable à la formation du gypse. Ces cuvettes sont remplies d'une eau saturée de sel qui s'évapore lentement et se précipite au fond. Ces épisodes de formation sont entrecoupés de retours épisodiques de la mer qui forme des lits marneux ou sableux protégeant les dépôts successifs de gypse. Ces masses sont plus particulièrement localisées dans la région nord de Paris, en partie à cause de ce [plissement Yprésien] qui va délimiter les endroits favorables à la formation du gypse, en dressant par endroit une frontière naturelle aux invasions marines. |
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Ce phénomène de dissolution va donc entraîner la disparition complète ou partielle de certaines de ces masses, sur des sols qui ne compterons alors plus que trois, deux, plus qu'une seule masse, voire la disparition complète de l'ensemble de ces étages de gypse. Il ne restera alors, à la place, que des marnes ou du sable. C'est en partie ce qui va se passer chaque fois que les exploitations de gypse seront en contact avec de l'eau : ces galeries creusées dans la masse s'effondreront alors d'elles mêmes en se désagrégeant ; la dangerosité étant bien entendu accentuée par les exploitations intensives sur de grandes hauteurs ayant laissé des vides importants dans les carrières de Gypse.
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Gypse en pieds d'alouette Gypse saccharoïde Gypse fer de lance |
Enfin, et pour la petite histoire... c'est dans les carrières de gypse de Paris, au quartier de Ménilmontant que Cuvier, initiateur de la paléontologie moderne a prélevé ses premiers spécimens de fossiles, à partir desquels il fera les études et les découvertes qui le rendront célèbre.
Pholadomie mollusque caractéristique du gypse éocène
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20 lits différents de marnes calcaires ou argileuses, et quelques restes de gypses marneux, qu'on peut plus simplement diviser en deux catégories : les couches inférieures de couleur gris/bleu représentant les 2/3 de l'ensemble, et la couche supérieure de marnes blanches. Ce sont ces mêmes marnes blanches supra-gypseuses qui furent exploitées pour leur parfaite composition naturelle de ciment hydraulique et qui ont remplacé l'utilisation de la craie de Meudon pour cet usage. Illustration : smilodon |
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Formation du bassin de Paris et du sous sol Parisien (fin)
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La mer se retirera une dernière fois et marquera la fin des formations sédimentaires du bassin Parisien.
Elle va clore ainsi ce long chapitre consacré à la constitution de nos sols.
L'évolution va continuer de se poursuivre bien après, et rejoindre l'ère quaternaire -notre ère -,
mais cette longue aventure est une autre histoire....
Au dessus de tous ces terrains, on trouvera quelques mètres de terre végétale,
souvent recouverte du bitume qui forme le long ruban des routes et des chemins que nous connaissons,
et qu'on appelle tout simplement, la surface.
gaïa
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> Un dossier redoutablement passionnant avec des chouettes dessins . <
Quelques sources de lecture |
Voici une petite sélection des ouvrages qui traitent des sujets précédemment abordés, il en existe énormément d'autres. Ce ne sont pas toujours les meilleurs,
ou les plus accessibles, mais simplement une partie de ceux qui ont été utilisés.
Parmi eux, l'accent a été donné à certains ouvrages anciens qui peuvent être téléchargés gratuitement et donc facilement accessibles.
Atlas du Paris souterrain – Gilles Thomas – Edition Parigramme
Ouvrage très grand public magnifiquement rédigé et illustré. Une référence. 200 pages
Paris souterrain
– Emile Gerards Edition 1908, réédité en 1991 Edition DMI
Le livre de référence sur les sous-sols de Paris, comporte des parties difficiles et d'autres plus accessibles toutes très intéressantes.
Paris secret - Guide Gallimard - Auteurs très variés.
Le plus petit, le plus simple et parfaitement illustré. Idéal pour passer un très bon moment et découvrir, en plus, plein de choses sur Paris.
Traité de Géologie* 5e Edition 1906, d’Albert de Lapparent
Un pavé (lisible) de 1800 pages qui couvre avec une très grande précision la géologie et en particulier lithologie et paléontologie.
Description géologique des environs de Paris* -
Par Georges Cuvier -1822 -550p
Description géologique des terrains de la région de paris qui complète bien l'ouvrage d'H. de Thury. Lisible, et parfois très intéressant
Recherches sur les ossemens fossiles*-
Par Georges Cuvier -1822 - 640p
Un des innombrables ouvrages de Cuvier traitant de ses observations "géologiques" et particulièrement de paléontologie et description des espèces.
Description des catacombes de Paris – Hericart de Thury – Ed. 1815 , réédité en 2000
Description très exhaustive des catacombes de Paris au moment de leur création par le maître d'oeuvre lui-même. Parfois ardu.
Guide encyclopédique des fossiles.
- H. Chaumeton, E Magnan - 1999 ed Artémis
Ouvrage très complet. Les descriptions paléontologiques sont sans concession et donc parfois ardues
12 clés pour la géologie - Claude allègre - 1987 - ed France culture - Belin - 150 p
Petit fascicule qui reprend des entretiens passionnants de C. Allègre sur la formation de la terre. Très accessible et passionnant.
Cavités gouffres et abîmes d’île de France. Groupe Spéléo du DDCF et BRGM 1980
Introuvable, mais très intéressant ouvrage qui détaille les cavités d'île de France, témoignant d'un travail spéléologique considérable.
Traité de géologie et de Minéralogie* – J. Guibert 1896
Beaucoup plus accessible que le traité de M. Lapparent, illustré de jolies gravures, il se consacre particulièrement à la minéralogie et la paléontologie
La terre et la vie – 1991 Ed Larousse – Yves Paccalet
Excellent conférencier, Y. Paccalet signe encore un ouvrage plutôt orienté sur les origines de la vie. Merveilleusement illustré.
Traité de Géologie et de Paléonthologie* de Credner -1879
Un bon pavé de 700 pages, bien complet et illustré qui s'adresse quand même à un lecteur déjà bien motivé.
Eléments de Minéralogie et de lithologie* – A Leymerie – 1878
Traite quand même beaucoup plus de minéralogie que de lithologie. Se résume à un dictionnaire des roches qui défie toute tentative de lecture.
Le monde souterrain* - Simonin
Accessible, il se lit très facilement et sa partie consacrée à Paris est un véritable délice même s'il comporte les erreurs dues à son grand âge.
Minéralogie et géologie appliquée aux constructions* – Ecole nationales des Ponts et chaussées
Un véritable cours de mécanique de roches, de minéralogie et de géologie, sa particularité :être écrit à la main. Une curiosité.
Documentations du BRGM
Beaucoup d'informations sont accessibles au public sur le site du BRGM qui a justement vocation de les mettre à disposition de tous.
* ouvrages du domaine public en libre disposition, téléchargeables sur internet.
Pour les ouvrages anciens, il convient d'être prudent sur le contenu de certaines informations qui auront pu évoluer avec les progrès de la géologie
et devenir obsolètes, voir fausses. La datation de certaines époques et leurs appellations ont parfois changées, mais le fonds demeure intéressant.
Crédits, dessins et illustrations |
Illustrations, éléments graphiques, dessins, coupes et cartographies ont été entièrement dessinés et conçus pour ce site.
Les autres iconographies utilisées ont été choisies avec le plus grand soin pour leurs qualités graphiques et leur pertinence. Les gravures anciennes sont extraites des ouvrages libres de droits référencés dans la bibliographie et ont été retouchées pour s'intégrer au contenu. Je tiens à remercier leurs auteurs, chercheurs, artistes ou scientifiques dont le travail à servi d'inspiration ou de ressource pour la conception de ce site :
:: crédits ::
Ptérodactyle, illustration composée à partir d'un dessin original d'Eaton de 1910 "drawing of Pteranodon longiceps". Tricératops, sur une illustration originale de G. S Paul, The science and art of restoring the life appearance of dinosaurs (ed.) Dinosaurs Past and Present - 1987. Illustrations d'artistes : © John Sibbick © Frederik Spindler © Caren Carr - Smilodon base 3D © Joseph Slotosch. Trilobites : © Sam Gon III. Drakorex a été imaginé par R. Bakker.- Oeuf de dinosaure : © Kevin Dupuis / Univ. of Toronto à Mississauga. Dicynodonte © Cédric Hunter. Planches fossiles, inspiré d'une idée de b.webi. Calculs mathématiques de formes spiralées réalisés par J. Craigh et J. N. Harris. Les imageries réalisées au microscope électronique à balayage sont extraites de laboratoires universitaires, de sites de recherche et d'institut scientifiques : Imagerie du Muséum d'histoires naturelles de Paris, Chercheurs de l'université de Provence section paléontologie, imageries du CNRS et photos numériques au microscope effectuées par : Dr. Markus Geisen, © D. Iglesias-Rodriguez - © Klaus Kemp (diatomées). Des textures d'icônes réalisés par P. Davey sous licence gnu creative commons ont également servi d'inspiration à certains éléments graphiques
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Il est possible que certains extraits aient été utilisés comme ressource sans toutefois pouvoir en identifier les auteurs.
Si tel est le cas, je m'en excuse bien volontiers, Vous pouvez bien entendu me contacter pour rectifier toute omission.
Conception, réalisation, texte et contenu, dessins, cartographies, illustrations, et infographie :
mise à jour
07 |
01 |
2011 |
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