[commentaires en vrac] Août-09 >  Cette mise à jour version. IV reprend tous les détails de l'Atlas de 1855 avec des petits trucs en plus. Manque de bol, ce passage au format A0 (A zéro) HD fait aussi apparaître tous les "vides" des planches d'origine : les endroits où y'a rien. Plus on agrandit une image, plus le vide... heu ... fait vide - logique. Sur les petites images juste au dessus (la 2° et la 4°) ça apparaît bien. Sur une feuille, ça passe, mais en "A0"... la petite vignette en dessous mesure près d'un mètre avec des détails de l'ordre du millimètre. > Donc, plus ça se précise, plus les zones sont contrastées, et du coup : plus les zones blanches s'accentuent.

Tout le problème est donc de faire apparaître des détails extrêmement précis - de près - et en même temps, que l'ensemble soit quand même joli - de loin-  à toutes les échelles donc, une succession de niveaux de détails qui fait de cet assemblage, un ensemble. Il s'agit donc d'ajouter des détails là ou c'est vide pour obtenir un équilibre.

[suite] Et voilà pourquoi... la version IV. C'est bien résumé, hein... ? Bon.  J'ai donc ajouté quelques petits aperçus pour voir à quoi ressemble un original. C'est pas joyeux et surtout pas du tout fait pour être assemblé. Au départ il y avait donc 2 solutions : tout scanner en A3 et faire un "nettoyage graphique musclé", ou tout numériser.  En fait j'ai pas choisi, il a fallu faire les deux. Le nettoyage - redressement et assemblage de toutes les planches puis la numérisation complète à la main... Ca donne cette version III.

Le truc en plus, c'est que ça soit agréable à regarder - tant qu'à faire, hein... autant que ça soit joli :-)) L'étape actuelle consiste donc à donner à cette édition sa "personnalité", en recréant toutes les zones non couvertes par le plan d'origine : du quartier jusqu'au plus petit détail d'une maison. Parcs, jardins et même bosquets, les endroits où on puisait l'eau, ou ceux où on allait boire un coup. etc. Depuis le temps tous ces détails se sont dispersés un peu partout dans des vieux bouquins, sur des cartes de l'époque quand ils ne se sont pas tout simplement perdus. 

La petite vue du dessous (en bleu) permet juste de faire ressortir le fond de carte. Il s'agit ici de reconstituer les parties non couvertes par le plan d'origine et dans la foulée de compléter le reste. Ces parties apparaîtront en transparence de gris - pour les habitations - et de vert de gris - pour les jardins -. Les monuments seront représentés en plans de masse légèrement rehaussés.

[déc.-09] Travaux de jardinage -  Et dire que tous ces beaux tracés seront à peine visible dans le fonds de carte... Quel gâchis. Cette étape consiste donc à la réalisation des détails. Faute d'imageries satellites du 19e siècle, les petits jardins sont donc reconstitués d'après des cartographies ou même des gravures - quand y'en a :-) .Au passage on découvre toujours un petit truc bizarre ou rigolo qui se verra pas non plus, mais que je rajoute quand même. Une serre, un bosquet avec 3 arbres, un abri de jardin...  Entre 1840 et 1865 le paysage change vite, les rues apparaissent, le jardin du Luxembourg  se raccourcit progressivement pour prendre sa forme actuelle. 

Voilà une chouette petite description de l'un de ces jardins : le Luxembourg en 1850 :

" C'était comme un jardin oublié de l'autre siècle, un jardin joli comme un doux sourire de vieille. Des haies touffues séparaient les allées étroites et régulières, allées calmes entre deux murs de feuillages taillés avec méthode. Les grands ciseaux du jardinier alignaient sans relâche les cloisons de branches; de place en place on rencontrait des parterres de fleurs, des plates-bandes de petits arbres rangés comme des collégiens en promenade, des sociétés de rosiers magnifiques et des régiments d'arbres à fruits."       Guy de Maupassant.

 - Les Jardins du Luxembourg en 1850 -

Source : © Bibliothèque du Sénat

[déc.-09] L'observatoire  -  Ouééé. voilà des images ! Normalement, ça se passe de commentaire. Bon, je m'lance quand même. Voilà donc un jardin qu'il est beau, celui de l'observatoire de Paris et quelques unes des représentations qu'on en a faite au 19e siècle. D'une manière générale, l'échelle de ces plans de Paris représente la ville dans son ensemble. Avec une très grosse loupe ça donne ça : Fig.1 Sur les cartes les plus précises de l'époque on commence même à voir des détails vraiment sympa : le bâtiment et même la structure des jardins. Faut avoir un peu d'imagination quand même :-)

Dès qu'on passe à l'atlas réalisé par Eugène De Fourcy (Fig.5) on débarque sur une autre planète. Le niveau de détail permet même d'apercevoir l'emplacement exact de chaque arbre du Parc. L'échelle est bien entendu beaucoup plus importante, mais il "explose" littéralement toutes les limites en proposant une cartographie de Paris qui ne souffre aucune comparaison avec les normes de l'époque. Même comparé à un tracé vectoriel actuel agrandi au maximum, on est encore loin des nuances de couleurs du plan d'origine. Et pourtant les tracés ont été réalisés à la plume, et les couleurs à l'encre...  Pas mal pour un petit plan du 19e siècle, hein ?

[déc.-09] Subtilités botaniques -  Avant de revenir à la partie souterraine, y'a encore du boulot.  J'ai quand même pris ma jolie palette de couleurs pour agrémenter quelques uns des jardins de petits bosquets histoire pas trop démériter par rapport à De Fourcy...  Ca à l'air de rien mais ces minuscules bidules sont des petites merveilles de technologie : au menu, une couche de tracés vectoriel pour les contours, un échantillon de textures d'aquarelles pour obtenir des nuances de dégradés et une paire d'heure a essayer de comprendre comment qu'on fait.

 - quelques jardins à la Française - (agrandissements) -

 -  à l'échelle 1/1 -

...à petite dose quand même, les massifs ultra chiadés au pixel près. Pour les jardins plus "classiques"  - standards- dont la nature est difficilement identifiable, gazon, parc, "espaces verts", toutes les archives sont reprises une par une pour définir leur forme et leur emplacement, puis chaque petit jardin est redessiné une seconde fois . A propos des jardins, les anciens plans sont unanimes : y'en a pas un qui correspond avec l'autre. :-)))   Ca doit être le petit coté artistique de l'auteur...  à la longue, on s'y fait ;-)

Un petit exemple de jardins "classique" du 19e siècle.

Fig.1/ Placement des espaces verts

Fig.2/ Dessin précis avec angles biseautés et bordures

[déc.-09] La clé des champs - ou, "oh la belle église que voilà". Tandis que la reconstitution des innombrables jardins de l'ancien Paris se poursuit, de temps en temps on tombe sur des petits trucs marrants. Rue Notre Dame des Champs, il y a donc une église du même nom.  Autant que possible, j'ai choisi de mettre en valeur ces monuments en les représentant en "plans de masse". C'est juste que c'est plus joli. ;-) Une fois redessiné, le plan de l'église tombe pilepoil  : c'est bon signe. Oui mais... y'a un problème. Au "même endroit" sur les carte de l'époque y'a aussi  : un jardin. (cherchez pas, sur les images ci-dessous  on voit pas le jardin)

 L'Eglise ND des champs se dresse toujours à sa place, ça c'est du concret. Bon d'accord, mais alors où est passé le jardin ???  En cherchant un peu, il était bien là en 1855, mais c'est l'église qui y était plus.  Entièrement détruite pendant la révolution, on l'a remplacée par un joli petit parc. Trois ans après la réalisation de l'atlas - en 1858 - l'église est reconstruite, on a donc retiré les jardins. Oui mais sur certaines cartes, le temps de les dessiner et de les imprimer, ils y étaient encore, et déjà à la place se dressait la nouvelle église.  Sur le dessin du dessus, voilà le exactement le même endroit, extrait de l'Atlas d'origine. Eugène de Fourcy a opté pour une solution plus radicale : le vide.  ( seules les parties se trouvant à l'aplomb de carrières sont représentées). 

[déc.-09] Ajustements : Voyons un peu ce que ça donne. Sur ces deux petites vignettes du dessous, on peut voir les versions III et IV. A première vue ,on pourrait dire que y'a pas une énorme différence. Ben si quand même : une flopée de détails en plus, de jardins, monuments, de tracés et un premier test de retouches. L'idée générale c'est de conserver les même teintes avec une densité d'information plus importante. Ces nombreux ajouts donnent un aspect plus sombre et plus contrasté, or, c'est pas l'effet voulu. Le "post-traitement" est donc léger et un peu délicat. Les choix portent essentiellement, soit sur un modèle lissé, figurant un atlas "nettoyé" d'aspect "neuf", soit un rendu conservant des traces du vieillissement de l'atlas. avec un travail sur les ombres, textures, grain, variations de couleurs.

Cette petite demo (image de droite) sert à re-calibrer les couleurs et les niveaux de détails, pour ajuster l'ensemble. Evidemment, c'est pas terminé. Reste encore toute une ribambelle de finitions. On peut quand même commencer à voir les différences : le rendu est plus doux, avec des teintes à " l'ancienne", vert de gris, encres, sépias..., plus harmonieux : réparti sur l'ensemble de la planche. Même en tout petit on commence à voir se dessiner l'esprit du plan. Ca prend forme ;-)  La preuve :  un petit outil complètement inutile indique que mine de rien, cette édition compte 1.261.642 courbes. Ben oui, ça ne compte que les courbes mais y doit probablement y avoir quelques lignes, aussi. ;-)

Tout ça pour dire que la prochaine étape, consiste à optimiser tout ça. Redresser les trucs moches, rallonger les lignes trop courtes, et couper les petits bouts qui dépassent...  Etape particulièrement "passionnante" qu'il faut néanmoins faire et refaire sans cesse pour qu'à la fin, le fini soit impeccable.

> Les petites hachures rouges #1

Si on jette un oeil sur les images du dessus, on remarque des petites hachures rouges qui représentent les galeries comblées.

L'idée de départ était de concevoir des textures "hachures" pour obtenir un résultat le plus proche possible de l'image de gauche : ça donne l'image de droite (au dessus). C'est pas mal mais...  une texture reste une texture. Si on regarde bien, ça donne un effet "artificiel" un peu bizarre. C'est pas flagrant, mais ça se voit si on regarde bien.

La seule autre option c'était retracer toutes les petites hachures - une par une - sauf que, y'en a des centaines de milliers...  bon ben, je m'y met et je vous tiens au courrant.

> Les petites hachures rouges #2

(...quelques hachures plus tard :-)))

En re-faisant un petit test qui accentue un peu cet effet, on peut voir la différence de rendu. A droite, la version d'avant, et à gauche, toujours - nos petites hachures -cette fois redessinées au trait par trait. Les couleurs et les contrastes sont exactement les mêmes, mais l'aspect est plus doux et bien plus précis. Ca le fait....  hein ?

Cette petite modification sera donc ajoutée à la looooonnnngue liste des finitions dont je vous ferais grâce - pour cette fois - ;-) 

Traitement des polices de caractères, ajouts de monuments exhumés d'archives plus ou moins perdues, correctifs, redéfinition des légendes etc...

Ce qu'on a vu jusqu'à présent, c'est que versions après versions, une grande partie de ces ajustements disparaissent complètement,

et pour cause, l'intérêt c'est de ne plus les voir.

Ca vaut bien une petite explication. En fait, si on regarde nos plans actuels, l'aspect qu'on leur donne est le plus contrasté possible. Ce qui s'en approche le plus, c'est une [planche igc], remplie de couleurs et d'informations. Nos plans de ville ou les map Google, ont d'ailleurs aussi cette apparence. Il faut que ça soit clair et pratique.

Ces anciens plans ont été conçus différemment et avec d'autres moyens techniques. En outre, ils ont vieilli ; leurs teintes et la couleur du papier ont inévitablement été modifiées par le temps. Le résultat n'a rien de "spectaculaire" - ça demande même une petite adaptation-.  Les couleurs ne sont pas toujours uniformes presque délavées par endroit, débordant à d'autres, et la présentation assez sommaire. Selon nos critères modernes, on dirait qu'il  est graphiquement "extrêmement dépouillé". Quant au papier,  il n'est pas "parcheminé" comme on pourrait l'imaginer mais plutôt taché, avec un léger grain.

En revanche, au niveau cartographique, cet Atlas est unique; sa reconstitution se révèle aussi particulièrement ardue, justement pour ne pas dénaturer cet aspect si particulier. Le soucis est sans cesse de conserver l'équilibre graphique, la présentation générale et les teintes sobres du plan d'origine. L'évolution de ces versions ne consiste pas à en mettre le plus possible, mais au contraire de mettre exactement ce qu'il faut, là où il faut et de retirer tout ce qui s'écarte de "l'esprit du plan" (même si c'est joli, et oui... dommage).  Ces dernières couches de finitions sont donc de plus en plus fines, et de plus en plus longues aussi.  vous aviez remarqué aussi :-))))

Une fois assemblées, ces feuilles vont se fondre et former une seule et unique planche ;

une édition complète de l'atlas, formant "un seul et même ensemble", tel qu'il fut conçu à son origine.

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